Chaque jour apporte ses rebondissements et arguments au sein du grand mécontentement suscité par cette loi Duplomb qui agit comme un boomerang contre ce que certains appellent désormais « les empoisonneurs et voleurs d’eau. » Récolte du jour.
Dans sa note de blog du 21 juillet, Jean-Luc Mélenchon voit dans le succès de la pétition contre la loi Duplomb « une incroyable bonne nouvelle ». Il rappelle les conditions dans lesquelles ce texte est passé en force par l’alliance Macron-LR-RN. Face au succès populaire, l’insoumis affirme : « Une deuxième lecture à l’Assemblée est la voie de la dignité en tel cas. Sinon quoi ? Le bon plaisir du monarque présidentiel qui ne promulguerait pas la loi après avoir tout fait pour qu’elle soit adoptée ? »
La confédération paysanne dépose un recours contre la loi Duplomb
Côté syndicats, on apprend que la Confédération paysanne saisit le Conseil constitutionnel. Elle indique dans cette saisine que’« il n’y a pas « un monde agricole » qui soutient cette loi, la Confédération paysanne représentant à elle seule déjà plus de 20% de paysans en conteste expressément la légitimité.» La confédération paysanne rappelle que « les paysans seront les premiers touchés par les régressions instaurées par la loi Duplomb, qu’il s’agisse des effets neurotoxiques de l’acétamipride sur les paysans, leurs enfants, les abeilles, les sols, de la multiplication des fermes-usines accélérant la disparition des fermes à taille humaine et écologiquement viables, ou de l’accaparement de la ressource en eau par les plus gros exploitants.» Elle rappelle pour conclure que les véritables entraves à leur métier sont la faiblesse des revenus et la difficulté d’accès au foncier agricole.
Santé publique et démocratie
Parmi toutes les voix qui s’élèvent contre la loi Duplomb, le docteur Christophe Prudhomme répond au faux argument selon lequel l’interdiction de l’acétamipride pénaliserait les agriculteurs français face à la concurrence avec les pays qui l’autorisent. Qu’à cela ne tienne ! Ce médecin hospitalier, comme de nombreux parlementaires, demande l’interdiction de l’importation des produits agricoles provenant de pays autorisant ce produit dangereux pour la santé publique.
De son côté, notre facétieux chroniqueur Segundo Cimbron constate que « les signataires de la pétition contre la loi Duplomb sont déjà plus nombreux que les électeurs du modem du Premier ministre. Si le rythme où ça signe continue, ils seront bientôt le double. Dans une démocratie, l’abrogation de la loi ne ferait aucun doute et Bayrou aurait déposé sa démission sur le bureau de Macron. Dans une démocratie… Pas dans un pays où ce sont ceux qui perdent les élections qui prennent le pouvoir. »
En revanche, on ne recrutera jamais comme chroniqueuse Marine Le Pen qui, dans son déni des ravages des pesticides et son soutien à peine voilé aux lobbys de l’agro-alimentaire, a déclaré sur ses réseaux « nous refusons que la propagande des gauches puisse laisser imaginer à nos compatriotes que cette loi menace leur santé et notre environnement« , conspuant « la bouillie gauchiste (qui) salit la science et manipule les inquiétudes légitimes des peuples. » Pour celles et ceux qui n’auraient pas compris, on sait pour qui roule le RN.
