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Département de l’Hérault : la protection de l’enfance au cœur des priorités

Fanny Dombre Coste et Véronique Calueba conférence de presse Janvier 2024 - Photo - JP Vallespir
Fanny Dombre Coste et Véronique Calueba conférence de presse Janvier 2024 - Photo - JP Vallespir

La protection de l’enfance est à la fois une compétence obligatoire et un devoir moral pour les collectivités territoriales. Dans l’Hérault, ce sujet mobilise pleinement le président du conseil départemental, Kléber Mesquida, et la vice-présidente déléguée aux solidarités enfance et famille, Véronique Calueba.

Ces élu·es s’engagent activement pour améliorer la prise en charge des enfants confiés à l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), un dispositif pourtant soumis à des tensions croissantes.

Depuis 2017, le département de l’Hérault a augmenté de 42 % son budget dédié à la prévention et à la protection de l’enfance, passant de 143 à 203 millions d’euros. Cette hausse s’accompagne de la création de 200 postes, principalement dans les services sociaux. Ces efforts sont essentiels face à l’augmentation du nombre d’enfants pris en charge par l’ASE : de 2 348 en 2017 à 2 800 aujourd’hui. En tout, ce sont 6 162 enfants qui bénéficient actuellement d’un accompagnement.

Cependant, les élus reconnaissent que ces moyens ne suffisent pas à répondre aux besoins croissants et à la complexité des situations. Véronique Calueba souligne l’urgence d’une mobilisation nationale : « La protection de l’enfance est une politique partagée. Elle nécessite une coordination efficace entre tous les acteurs : état, collectivités, justice, santé et éducation. »

[VIDEO] Véronique Calueba, vice-présidente déléguée aux solidarités enfance et famille :

Fluidifier, adapter et renforcer

Défis et actions, le département agit sur plusieurs fronts. Il a co-construit un schéma enfance-famille avec les acteurs locaux, qui inclue des enfants et leurs familles. Ce plan repose sur trois axes : fluidifier les parcours, adapter les services et renforcer la gouvernance. Parmi les actions concrètes, le département a créé 700 places d’accueil supplémentaires, avec des solutions pour les fratries et les mineur·es non accompagné·es. Pour Véronique Calueba : « Il faut sortir de la gestion de l’urgence et prioriser la prévention pour accompagner sereinement ces enfants vers l’avenir. »

Des envies de mesures audacieuses à l’échelle nationale sont exprimées comme la simplification des procédures pour créer des structures d’accueil et la mobilisation de moyens fonciers. Pour la vice-présidente déléguée aux solidarités enfance et famille, une réforme pour renforcer l’attractivité des métiers du social et valoriser les carrières tout en améliorant les conditions de travail des assistants familiaux est plus que nécessaire.

Reste que les tensions demeurent fortes. Le département alerte sur le manque de places dans les établissements spécialisés, notamment en pédopsychiatrie, et sur la crise des vocations qui touche les métiers du social. Le turn-over des équipes complique la coordination entre les différents acteurs, alors que les contextes familiaux et sociaux se dégradent. « Nous devons restaurer la confiance et renforcer l’image de la protection de l’enfance, souvent injustement critiquée » rappelle Véronique Calueba. « Ces enfants doivent retrouver le souffle de la jeunesse qu’ils n’auraient jamais dû perdre. »

Commission des affaires sociales

« Les enfants ne sont pas comme les poireaux, ils poussent pas tous à la même vitesse. » 14 janvier 2024 François Bayrou. Même avec un Premier ministre dont la pensée se réduit à du jardinage, voire au mieux à du verbiage, les députés socialistes et apparentés qui n’ont pas su voter la censure proposée le 16 janvier, vont pour certain·es s’occuper à relancer les priorités pour l’ASE en commission des affaires sociales.

« La protection de l’enfant est cachée, ce n’est vraiment pas une politique qui est sous les feux des projecteurs. On n’en parle pas, sauf à l’occasion de faits divers dramatiques », explique la députée PS de la 3e circonscription de l’Hérault. Pour Fanny Dombre Coste, il y a aussi de « belles histoires et de belles réussites » d’où l’importance de protéger et améliorer ce chemin de la protection de l’enfance.

La socialiste saluera dans ce domaine le travail du département de l’Hérault malgré les difficultés financières. Elle rappellera aussi « qu’il manque 30 000 professionnels en France pour la protection de l’enfance ». 

Face à « l’enfer des foyers » et des procédures dénoncé par le militant des Droits de l’Enfant, Lyes Louffok, une stratégie nationale cohérente et dotée de réels moyens reste à mettre en place. On ne parle pas ici d’un champ de poireaux, il y va de la vie de plus de 300 000 enfants en France.

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