Le mouvement municipaliste Cause Commune a présenté ce mercredi à Montpellier une première partie de son socle programmatique, composé de sept mesures « de rupture » destinées à répondre aux défis sociaux, écologiques et démocratiques.

Attention, chez Cause Commune on ne cheffe pas ! On porte la parole d’une réflexion commune. Ils sont donc 4 porte-parole : Marc Nougier, Alenka Doulain, Soufyan Heutte et Anne Bisson. Le collectif entend « tourner la page des baronnies socialistes » et construire un projet avec les habitants, loin des logiques d’appareil. Et point important, « il faut en finir avec les 800 000 euros sur 6 ans d’indemnité de Michaël Delafosse, » annonce Alenka Doulain.

Décence Commune ou le choc de confiance

Au centre de leur démarche : la volonté d’installer une démocratie locale exemplaire. Leur « plan Décence Commune » prévoit un plafonnement des indemnités des élus à deux fois le revenu médian (soit environ 3 280 euros nets), la révocabilité des élus par référendum citoyen, la fin du cumul entre mairie et métropole, et la transparence des attributions de logements sociaux, de crèches ou d’EHPAD. Bref ! Un signal fort pour « reconnecter les élus au quotidien des habitants » note Marc Nougier. Terminé la démocratie de facade, conventions citoyennes et conseils de quartier devraient avec Cause Commune vivre enfin pleine leur rôle de démocratie locale en action.

Une agence immobilière à vocation sociale

Sur la question du logement, Cause Commune mise sur une Agence Immobilière à Vocation Sociale. Son sens sera de créer ou remettre sur le marché 10 000 logements sans bétonner, en réhabilitant des logements vacants, en soutenant la densification douce (studios dans un jardin, surélévations, divisions) et en mettant en relation propriétaires et bailleurs sociaux.

Grand poumon vert métropolitain

Autre symbole d’importance pour Soufyan Heutte : transformer les 80 hectares du golf de Juvignac en « grand poumon vert métropolitain ». Lieu de fracture entre la Paillade et Juvignac, cet espace deviendrait parc public avec mini-golf, jardins partagés, ferme pédagogique, aires de jeux et street workout géant. Une proposition qui veut « bousculer les usages élitistes » pour créer un espace de respiration accessible à tous.

Plan 10 000 emplois

Sur le plan économique, le mouvement avance un « plan 10 000 emplois » centré sur les besoins essentiels : énergie solaire, mobilité douce, alimentation locale, rénovation énergétique, économie circulaire, textile et tourisme durable. Cause Commune propose aussi de flécher la commande publique vers les acteurs locaux et de créer une foncière municipale pour mutualiser ateliers, fermes et ressourceries.

Une carte Cœur d’école

L’école est également ciblée, avec un plan contre l’évitement scolaire. Trente établissements jugés « évités » verraient leurs budgets éducatifs doublés, leurs locaux ouverts au quartier, et des avantages concrets proposés aux familles via une « carte Cœur d’école » (100 € d’activités sportives et culturelles par enfant et un vélo offert en CE2). « Un observatoire municipal de la mixité scolaire suivrait les flux d’élèves et publierait un baromètre annuel, » rassure Anne Bisson

Énergie de Montpellier

Autre priorité : l’énergie. Le lancement d’« Énergie de Montpellier » sera là pour créer un fournisseur public local, avec une baisse de 10 % des factures en cinq ans, un approvisionnement 100 % renouvelable et une production locale sécurisée à hauteur de 500 GWh. Une manière d’échapper aux spéculations mondiales et de « faire de l’énergie un bien commun », insiste Alenka Doulain.

Institut des histoires coloniales françaises

Enfin, Cause Commune propose la création d’un « Institut des histoires coloniales françaises », lieu de mémoire, de débat et de transmission sur l’histoire coloniale et ses héritages. Avec comme ambition : « regarder notre histoire en face pour mieux vivre ensemble », explique Soufyan Heutte. Il y aura des parcours pédagogiques pour la jeunesse et un espace de dialogue antiraciste.

Quant aux alliances pour 2026, le mouvement affirme vouloir construire « un bloc de rupture » à gauche. Des discussions pourraient être possibles avec d’autres forces comme La France insoumise ou les écologistes, mais sans céder à la politique des « strapontins ». Avec cette première tendance du programme, Cause Commune espère incarner une alternative municipale ancrée dans la démocratie directe et les besoins concrets des habitants. Un leitmotiv : Cause commune souhaite incarner l’authenticité, l’écoute, le dialogue et la transmission, en misant sur « l’intelligence collective » et en accordant de « réels pouvoirs aux Conseils de quartier », souligne Alenka Doulain.