[EDITO] Pirouette, cacahouète… « Il était un petit homme, pirouette, cacahouète ». Ainsi commence une chanson enfantine qui, plusieurs fois cette semaine écoulée, a trouvé de drôles d’incarnations : Bayrou, Delafosse, Macron.
Bayrou s’offre une belle performance populiste
La première « Pirouette, cacahouète… », c’est quand François Bayrou répondait à Mathilde Panot, présidente du groupe La France Insoumise-NFP à l’assemblée nationale, qui lui reprochait vertement de préférer aller défendre en Falcon le cumul des mandats dans sa bonne ville de Pau, plutôt que de consacrer son énergie au nécessaire soutien à Mayotte dévastée. Par une sacrée pirouette, il s’est justifié en opposant « la province » à Paris et l’humble citoyen de province qu’il était au « pouvoir parisien » (dont son interpellatrice était censée faire partie). Belle performance populiste pour un éphémère Premier ministre qui arpente les allées du pouvoir depuis près d’un demi-siècle ! « Pirouette, cacahouète… »
Delafosse le Grand s’embourbe
La seconde « Pirouette, cacahouète… » a été exécutée avec autant d’adresse par Michaël Delafosse que l’on pourrait carrément le nommer : Delafosse le Grand. Certes, il n’est point roi de Macédoine et conquérant légendaire mais prof d’Histoire-Géo dans l’Hérault devenu maire de Montpellier. « Les déplacements, il va continuer à y en avoir, » affirme l’édile de la ville, en réponse aux critiques émises par son opposition de gauche sur ses frais de voyage, entre autres au Japon. Il oppose sa «volonté permanente d’ouverture au monde » à, sans rire, « une extrême droite dans notre pays qui n’aime pas qu’on dialogue avec le monde et qu’on s’ouvre au monde. Mais c’est normal, ils voient petit, mais à force de voir petit on finit tout petit. » On ne soupçonnait pas un si valeureux combat antifasciste dans les frais d’hôtellerie de l’équipe de Michaël Delafosse, sauf à être conscient que son verbiage a tout juste le niveau d’un chroniqueur chez Hanouna. Manipulateur ? Oui plutôt ! « Polémiques » est son mot clé pour refuser tout débat de fond. Gaillardement, il s’embourbe avec l’art de tout mélanger: « Je ne suis pas allé me dorer la pilule… N’allez pas chercher comme l’extrême droite des polémiques ». Il aime ça, le bougre, stigmatiser ses oppositions et faire insidieusement l’amalgame avec l’extrême droite. « Pirouette, cacahouète… ». N’est pas Nouveau Front Populaire qui veut !
Macron rafle la palme d’or
Avouons que la palme d’or de la pirouette revient sans conteste au président de la République française venu à Mayotte expliquer aux survivant·es qu’il ne contrôlait pas la météo… Emmanuel Macron a déclaré : « C’est pas moi le cyclone. Je ne suis pas responsable ! » On aimerait lui dire STOP, mais il en rajoute : « vous êtes contents d’être en France. Si ce n’était pas la France, vous seriez 10 000 fois plus dans la merde ». Na ! « Pirouette, cacahouète… ». Rentre à Amiens.
