Un cargo israélien fait escale ce jeudi 5 juin à Fos-sur-Mer. Selon une enquête conjointe de Disclose et du média irlandais The Ditch, le Contship Era est censé embarquer 14 tonnes de pièces détachées pour fusils mitrailleurs.
14 tonnes à destination d’Israël Military Industries (IMI), filiale du géant de l’armement Elbit Systems. Ces « maillons », conçus pour relier des cartouches d’armes automatiques, sont fabriqués à Marseille par la société française Eurolinks.
Il s’agirait de la troisième expédition vers Israël depuis janvier, malgré les alertes de l’ONU sur le risque de complicité dans un génocide à Gaza, où l’armée israélienne mène une guerre ayant déjà causé plus de 50 000 morts, dont 15 000 enfants selon l’Unicef. Les précédents chargements incluaient jusqu’à deux millions de maillons, certains compatibles avec la mitrailleuse Negev 5 utilisée dans le « massacre de la farine » du 29 février.
La CGT des dockers de Fos-sur-Mer
Mais cette fois, la manœuvre discrète est contrariée : la CGT des dockers de Fos-sur-Mer a annoncé publiquement son refus de charger la cargaison. Dans un communiqué, elle affirme : « les dockers et portuaires du Golfe de Fos ne participeront pas au génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien ».
Malgré les justifications du gouvernement français, qui parle de « réexportation » ou de retour des munitions en France après assemblage, aucun contrôle n’a été mené pour en vérifier la destination finale. Sollicité par Disclose, le ministère des Armées n’a pas répondu.
