Le Premier ministre François Bayrou est auditionné sous serment ce mercredi 14 mai par la commission d’enquête parlementaire. L’affaire Bétharram devient une affaire Bayrou.
C’est une audition qui porte sur l’affaire Bétharram, du nom de cet établissement catholique des Pyrénées-Atlantiques où plus de 200 plaintes dénoncent des violences sexuelles, physiques et psychologiques commises sur plusieurs décennies.
Les témoignages s’accumulent
Or, les témoignages s’accumulent sur le fait que François Bayrou aurait été informé de ces abus, dès les années 1990, sans avoir réagi publiquement. Plusieurs témoins affirment que des alertes lui ont été adressées, notamment par une professeure, Françoise Gullung, qui dit avoir sollicité à plusieurs reprises le couple Bayrou dès 1994, puis directement François Bayrou lorsqu’il était ministre de l’Éducation. Sa femme, Elisabeth, aurait répondu : « ces enfants-là, on ne peut rien en tirer ».
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Un père d’élève a porté plainte en 1996 pour coups ayant percé le tympan de son fils, scolarisé dans la même classe que le fils Bayrou. L’affaire est médiatisée, un rapport d’inspection est commandé, mais Bayrou défend alors publiquement l’institution. En 1998, il aurait même tenté d’intervenir auprès du juge chargé d’une affaire de viol, selon un gendarme entendu par la commission.
Les déclarations du Premier ministre sur ce qu’il savait ont varié. Sa fille elle-même contredit ses versions. L’affaire Bétharram devient ainsi une affaire Bayrou.
