[TRIBUNE] Une nouvelle fois, une campagne de presse ignoble se déchaîne à l’encontre de la France Insoumise. Quel crime odieux a-t-elle donc bien pu commettre cette fois-ci ?
À entendre le gouvernement et ses supplétifs sur les plateaux de télévision, La France Insoumise voudrait supprimer le délit d’apologie du terrorisme. En fait, le 19 novembre dernier, le député du Nord Ugo Bernalicis a simplement proposé de retirer ce délit du Code pénal pour le réinscrire dans le droit dont il relevait jusqu’en 2014, c’est-à-dire celui défini par la loi sur la Liberté de la presse du 29 juillet 1881.
De Marc Trevidic à Jacques Toubon
En effet, de l’aveu même du juge anti-terroriste, Marc Trevidic, qui avait soutenu en 2014 l’intégration du délit dans la loi de 2014, cette disposition a été dévoyée. Il déclare : « un simple tag en soutien à la Palestine vous fait encourir la prison« . De même, Jacques Toubon, l’ancien Défenseur des Droits, qualifie ce dévoiement de « fiasco judiciaire« .
Graves dérives pour couvrir un génocide
Mathilde Panot et Rima Hassan se sont ainsi vu convoquer au Commissariat pour « apologie du terrorisme ». Mais elles ne sont pas les seules : des militants écologistes ont été également poursuivis ainsi que de nombreux syndicalistes. C’est le cas de Jean-Pierre Delescaut, secrétaire de l’Union départementale CGT, condamné à un an de prison avec sursis pour avoir soutenu la cause palestinienne.
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, dénonce cette « utilisation abusive » qui n’a d’autre objet que « de brider la liberté d’expression et la mobilisation sociale ».
Il ne s’agit donc absolument pas de glorifier les crimes de guerre commis le 7 octobre 2023. Nous les condamnons fermement… comme nous condamnons le terrorisme d’État exercé par le gouvernement de Netanyahou. Celui-ci et ses alliés occidentaux ne justifient-ils pas le massacre de la population palestinienne par le droit d’Israël à se défendre ? Une défense qui revêt la chemise noire du génocide. Si nous considérons les 1180 victimes israéliennes du 7 octobre 2023 et les 186 000 victimes palestiniennes estimées en juillet dernier par la revue médicale The Lancet, le ratio s’établit à 157 Gazaouis tués pour 1 Israélien. Cent cinquante-sept vies pour soi-disant en venger une seule !
Je ne ferai donc pas l’apologie du terrorisme, quel qu’il soit. Je ne vous ferai pas non plus l’apologie du racisme. Je ne serai pas exclusivement révolté par l’antisémitisme, mais par tous les racismes que subissent quotidiennement un grand nombre de nos concitoyen·nes.
Mes apologies positives
Toutefois, je ne me priverai pas de citer quelques-unes des apologies qui me tiennent à cœur. Par exemple, je vais vous faire l’apologie de la Cour Pénale Internationale. Quand elle lance un mandat d’arrêt, celui-ci n’est pas seulement légitime quand il concerne Slobodan Milosevic, Thomas Lubanga, ou Vladimir Poutine. La France a ratifié le traité de Rome ; elle doit respecter ses engagements et arrêter Netanyahou s’il se présente sur le territoire national.
Je vais vous faire l’apologie du respect du droit international, des résolutions de l’ONU, qui condamnent l’occupation et la colonisation de la Cisjordanie par Israël.
Je vais vous faire l’apologie du droit des Peuples à disposer d’eux-mêmes.
Je vais vous faire l’apologie de la diplomatie et condamner une guerre meurtrière qui coûte au peuple israélien 125 millions d’euros par jour. Cent vingt-cinq millions, cela équivaut en France au coût de 41 600 journées d’hospitalisation en soins intensifs, les plus onéreuses.
Je vais vous faire l’apologie d’une presse, libre, indépendante n’étant ni la propriété de neuf milliardaires, ni inféodée au monarque Macron 1er et dernier, je l’espère.
Je vais vous faire l’apologie d’une démocratie respectueuse du vote des Françaises et des Français, comme cela n’a pas été le cas en 2005, lors du référendum sur la Constitution européenne, comme cela n’a pas été le cas en juillet dernier avec la nomination de Barnier à Matignon.
Je vais vous faire l’apologie de la Laïcité qui permettrait au Proche-Orient – et dans bien des régions du monde – à des citoyens de vivre ensemble dans le respect mutuel, à égalité de droits, qu’ils soient chrétiens, juifs, musulmans, ou athées.
Enfin, pour terminer, je vous ferai – comme d’habitude – l’apologie de la Paix et de l’Amitié entre les Peuples.
