À Béziers, la santé en souffrance crie sa colère : « l’heure est toujours à la lutte et au combat »

Béziers santé en souffrance, l’heure est toujours à la lutte et au combat - Photo - Jean-Philippe Vallespir
Béziers santé en souffrance, l’heure est toujours à la lutte et au combat - Photo - Jean-Philippe Vallespir

Vendredi 11 juillet, ils étaient plusieurs dizaines de soignant·es, militant·es et citoyen·nes à se rassembler devant l’hôpital de Béziers. Un rendez-vous maintenu malgré l’annulation de la visite du ministre de la santé et de l’Accès aux soins, Yannick Neuder, officiellement retenu par les obsèques d’un député retrouvé pendu.

Séquence de cache cache dans l’Hérault, si Neuder devait s’offrir un « coup de com’ » à Béziers lors de l’inauguration de la Maison des femmes, ce sera Aurore Bergé qui fera l’inauguration d’une première pierre d’un nouveau lieu d’hébergement d’urgence pour les femmes victimes de violence à Castelnau-le-Lez, 2e ville de la métropole de Montpellier, Béziers attendra.

Peu importe pour Serge Ragazzacci, secrétaire général de la CGT dans l’Hérault: « les ministres viennent ou pas, mais les problèmes restent ».

“Ce n’est pas un plan d’économies, c’est une nouvelle cure d’austérité”

Au cœur de la mobilisation : le plan d’économies de 1,7 milliard d’euros annoncé par Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la santé et des Solidarités, dont 700 millions ciblent l’hôpital et le médico-social. Une provocation pour les syndicats, alors qu’un rapport sénatorial révèle que plus de 211 milliards d’euros d’aides publiques ont été versées aux entreprises en 2023. « Cet argent, il a bien fallu le prendre quelque part. On le prend sur nos services publics, sur notre santé », dénonce Serge Ragazzacci, qui alerte : « on entre dans un été chaud, et une rentrée bouillante avec le PLFSS. » (Projet de loi de financement de la sécurité sociale)

Des services au bord de la rupture

Christophe Freyes, éducateur spécialisé, dresse un tableau accablant de la situation au centre hospitalier de Béziers : « à l’Ehpad de La Pinède, ils sont deux pour s’occuper de vingt-cinq personnes très dépendantes. Dix-sept arrêts maladie. Des collègues en larmes. » À l’autre bout de la chaîne, en pédopsychiatrie : « de huit médecins, on passe à 0,8 équivalent temps plein au 1er octobre. Béziers ne pourra plus suivre. » Il rappelle aussi le drame humain au centre hospitalier de Béziers : « deux collègues se sont suicidés. L’hôpital, ce n’est pas une usine. Il faut soigner les gens. »

À Clermont-l’Hérault, Elie Mazzarone (CGT) dénonce une convention floue entre son hôpital et le CHU de Montpellier : « on nous promet que les postes ne seront pas touchés, mais il n’y a aucun écrit. » Il ajoute : « un jour, les politiciens seront à la place de nos aînés. Mais eux, ils auront l’argent pour se soigner. Nous, on vit de notre travail. »

Suppressions de postes, fermetures de centres sociaux, et mépris

Du côté du médico-social, Alex Feletti (UL CGT Agde) s’insurge contre la suppression de 15 postes dans la prévention spécialisée : « deux centres sociaux vont fermer à Montpellier. Dans certains quartiers, c’est le seul lieu d’accès aux droits, à la santé et à l’éducation. Et on laisse faire. »

Myriam Vera-Stefanaggi (CHU Béziers) évoque, elle, une situation « insoutenable » : chaleur caniculaire dans les chambres, fermetures de lits pour compenser les congés d’été, redéploiement d’effectifs. « On déshabille Paul pour habiller Jacques. Il faut embaucher, pas fermer. »

« Le personnel tient encore, mais à quel prix ? » interroge Serge Ragazzacci, qui appelle à de grandes journées de mobilisation dès la rentrée. « Il faut que la population s’en mêle. La santé doit redevenir une priorité politique. »

[VIDEO] Serge Ragazzacci à Béziers « La santé doit redevenir une priorité politique » :

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