A69 : colère, incompréhension et fracture démocratique

Maurens‑Scopont, dans le Tarn mobilisation contre l'A69 - Photo - Préfecture Tarn
Maurens‑Scopont, dans le Tarn mobilisation contre l'A69 - Photo - Préfecture Tarn

Malgré l’interdiction préfectorale, entre 1 000 et 2 000 personnes se sont rassemblées ce week-end à Scopont, dans le Tarn, pour protester contre la future autoroute A69 entre Toulouse et Castres.

L’État a déployé un dispositif sécuritaire impressionnant 1 500 gendarmes, drones, hélicoptères, blindés, avec la volonté de faire du rassemblement un symbole de la tension croissante entre opposant·es écologistes et autorités.

Gouvernement et ultragauche ?!?

Sur place, les manifestant·es, souvent qualifié·es d’« ultragauche » par le gouvernement, ont alterné moments festifs, actions symboliques et affrontements avec les forces de l’ordre. Samedi, des heurts éclatent près d’un ouvrage en construction : feux d’artifice, jets de pierres, puis riposte lacrymogène. Des scènes désormais familières, où chacun rejoue un rôle désormais bien rodé.

Mais au-delà des images « spectaculaires », un malaise profond émerge. L’État trahi ses vraies valeurs, et entre en rupture avec ses propres principes démocratiques. Chez les riverain·es mobilisé·es, souvent inséré·es socialement, la sidération est palpable : expropriations jugées inutiles, biodiversité menacée, recours juridiques ignorés.

Jugement en appel prévu fin 2025

L’autorisation environnementale de l’A69 a été annulée en février, mais les travaux se poursuivent grâce à un sursis d’exécution. Pire : une loi de validation pourrait prochainement neutraliser cette décision de justice. Face à ce qu’ils perçoivent comme un passage en force, les collectifs s’interrogent : comment continuer la lutte jusqu’au jugement en appel prévu fin 2025 ?

La diversité des stratégies s’entremêle : actions juridiques, manifestations pacifiques, sabotage et rend l’unité difficile. Mais tous dénoncent une rupture de confiance. L’État deviendrait-il un grand manipulateur ?

En toile de fond, la crainte d’une criminalisation croissante du militantisme climatique. Alors que le gouvernement alerte dans tous les sens d’une « sédition ultraviolente », des foulards jaunes à pois sont saisis, des concerts de batucada filtrés, et des personnes interpellées pour avoir grimpé dans des arbres devront attendre des années avant d’être jugées. Pendant ce temps, l’autoroute avance. C’était l’étape de sur le domaine du château de Scopont, situé dans la commune de Maurens‑Scopont, dans le Tarn, en Occitanie, ce week-end.

Rhétorique alarmiste d’un ministre de passage

L’actuel ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau a dénoncé la mobilisation contre l’A69 comme une dérive « séditionnaire », il a accusé « des militants d’ultragauche fichés S » de vouloir « casser du flic ». Une rhétorique alarmiste, alors même que nombre d’opposants sont des habitants engagés localement. Le ministre amalgame écologie et violence, il veut criminaliser toute contestation.

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