Réforme de l’audiovisuel public : Rachida Dati joue gros, le RN en arbitre

Rachida Dati sur France Télévision 2025 dans C à vous - Photo - France TV
Rachida Dati sur France Télévision 2025 dans C à vous - Photo - France TV

Ce lundi 30 juin, Rachida Dati entre en scène avec une bataille décisive à l’Assemblée nationale. La ministre de la Culture défend la création d’une holding regroupant France Télévisions, Radio France et l’INA, un projet explosif, porté à l’origine par le sénateur centriste Laurent Lafon et déjà adopté au Sénat en 2023.

Cette réforme, c’est quoi ? Elle est censée rationaliser la gouvernance du service public audiovisuel, mais elle ravive surtout les clivages politiques avec de légitimes suspicions de dérive autoritaire. Bref ! Une claque dans le PAF, comprendre Paysage Audiovisuel Français. Un peu comme lorsque Nicolas Sarkozy annonce la fin de la publicité sur les chaînes publiques en 2008, geste débonnaire perçu comme un énorme cadeau, entre autres, au groupe Bouygues, propriétaire de TF1.

La gauche est pour une motion de rejet. Elle dénonce une atteinte à l’indépendance éditoriale, une logique de fusion précipitée et un coup porté à la diversité culturelle. Avec près de 1 000 amendements, l’opposition entend faire durer le débat jusqu’à l’épuisement.

Test politique : Dati, c’est fini ?

Non, pas pour l’heure, les regards se tournent vers l’extrême droite. Le Rassemblement national (RN), qui réclame la privatisation partielle de l’audiovisuel public, conditionne son vote à plusieurs garanties : l’exclusion de France Médias Monde (déjà actée), l’introduction ultérieure de mesures concernant les médias privés, et surtout un plafonnement strict des recettes publicitaires. Le député RN Philippe Ballard l’assure ainsi : « sans cela, le groupe votera contre. »

Dans ce jeu parlementaire, la position du groupe présidentiel « Ensemble pour la République » est floue, voire très floue ! Officiellement favorables, les député·es pourraient néanmoins se disperser. Plusieurs hésitent à soutenir une réforme qui ressemble à la promo personnelle de Rachida Dati. Son style offensif, ses sorties médiatiques irritées, irritantes et musclées comme ses altercations avec des journalistes n’arrangent rien à ce personnage « en roue libre ». « Dans ce contexte, c’est indéfendable », se chuchote-t-on dans les murs de l’Assemblée.

Face à une mobilisation syndicale, à une opposition déterminée et à un soutien conditionnel du RN, la réforme de l’audiovisuel public s’annonce comme un test politique pour Rachida Dati. Il y a parfois des tremplins qui à défaut d’être un bon en avant, offrent un écrasement de première classe.

À noter que derrière les discours d’efficacité de cette réforme, le risque de démantèlement, au profit d’intérêts politiques, voire de futures privatisations, reste bien réel.

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