La récente validation du permis de construire pour un immeuble de 86 logements et 140 places de parking avenue Louis Abric fait vivement réagir les habitants du quartier. Ils sont déjà 140 à avoir signé une pétition pour exprimer leur indignation, d’autant que le maire s’était engagé, lors de précédentes réunions publiques, à refuser ce projet.
Pourtant, après un premier refus, la mairie a finalement donné son feu vert au permis déposé en juillet 2024. Les riverains s’inquiètent de l’augmentation inévitable du trafic. « Ce sont potentiellement 140 véhicules supplémentaires qui vont circuler sur l’avenue, sans compter les voitures issues des 190 logements en construction sur le site de la Manufacture, soit quelque 300 véhicules de plus, et les futurs logements de la gendarmerie prévus à l’entrée nord, près du collège », explique un habitant. Pour eux, la municipalité n’a pas anticipé l’impact cumulé de tous ces projets sur la circulation et la sécurité routière du quartier.
À cela s’ajoute un problème structurel : sur une portion de l’avenue Louis Abric, la voie se rétrécit fortement, et oblige piétons, cyclistes, parents avec poussettes et personnes à mobilité réduite à circuler directement sur la chaussée, au milieu des voitures. « Cette situation va devenir encore plus dangereuse avec l’augmentation du trafic », alertent les riverains.
Un cadre de vie menacé
Au-delà de la circulation, c’est la qualité de vie qui est en jeu. Jean-Pierre Wargniez, l’un des porte-parole des riverains, déplore que la municipalité n’ait pas choisi d’exercer son droit de préemption sur cet espace arboré, préférant ainsi laisser le champ libre aux promoteurs. « Mon souhait serait de voir cet endroit devenir un lieu public destiné aux familles, ou d’y aménager une crèche, tout en augmentant le nombre d’arbres plantés », confie-t-il. Il souligne également l’importance écologique du site, qui constitue jusqu’à présent, comme les autres espaces paisibles du quartier, un refuge pour la biodiversité locale.
[VIDEO] Entretien avec Jean-Pierre Wargniez :
Le risque d’inondation au cœur des préoccupations
Un autre point préoccupant du projet concerne la gestion des eaux. Selon Jean-Pierre Wargniez, résident du quartier depuis trente ans, ce secteur se situe au-dessus d’une dépression naturelle. Le ruisseau souterrain, nommé « le Bouzanquet », est canalisé dans un caniveau situé rue Louis Abric avant de réapparaître chemin de Sainte-Catherine. Il évoque un épisode récent au cours duquel 35 mm de précipitations en vingt minutes ont provoqué une résurgence significative ayant inondé le chemin de Sainte-Catherine ; il souligne ainsi le risque d’inondation, risque augmenté par l’imperméabilisation des sols. Par ailleurs, les circulations piétonnes prévues dans le cadre du projet sont conçues en surélévation, « à l’instar des promenades d’étang », ce qui prouve qu’il y a bien une problématique.
Un appel à préserver le cadre de vie
Les riverains demandent à la municipalité de revoir sa copie, de préserver les espaces verts restants et de mieux anticiper les conséquences de l’urbanisation. « Le programme de la municipalité actuelle ne mentionnait pas ce type de projets. Nous voulons sauvegarder notre cadre de vie et ce qui fait la qualité de notre quartier. »
