Au cœur du quartier de la Roquette à Lunel, les Jardins de la Roquette sont bien plus qu’un simple espace vert : ils sont devenus un véritable lieu de vie, de rencontre et d’échanges pour les habitants. Nous avons rencontré Saliha Bziout, présidente de l’association qui gère ces jardins, et Fatima El Abidi, habitante attentive à la vie du quartier, pour évoquer les réussites et les défis de ce projet collectif.
Depuis leur création, les aménagements réalisés dans le quartier ont largement contribué à améliorer le cadre de vie des habitantes, qui se disent « plutôt satisfaites » de ces évolutions. Les jardins partagés, conçus en permaculture, sont aujourd’hui au complet. Ils accueillent petits et grands après l’école, favorisant la convivialité et l’entraide. « C’est mon bébé », confie Saliha Bziout, fière de voir ce lieu s’animer jour après jour.
Le regard de Fatima : une nouvelle fenêtre sur la vie
Fatima El Abidi n’est pas investie directement dans les jardins, mais elle en est une grande observatrice. Depuis sa fenêtre, elle profite d’une vue vivante et appétissante sur les parcelles cultivées et les allées animées. « C’est un vrai plaisir de voir les jardiniers et jardinières s’activer, il faut revenir en fin de journée », raconte-t-elle autour d’un succulent thé à la menthe dont on lui envie la recette. Pour illustrer l’esprit de partage qui règne ici, une dégustation de fraises, qui démontre tout le talent des jardinier·ères : un moment gourmand et convivial.
Déchets et compost : des défis à relever
L’un des grands enjeux actuels de la Roquette concerne la gestion des déchets et la mise en place de containers enterrés et de composteurs. Si un porte-à-porte a été organisé pour sensibiliser les habitants, Saliha Bziout regrette que « beaucoup de gens ne répondent pas, pensant qu’il s’agit de publicité ou de démarchage ». Le besoin de formations et d’actions de sensibilisation se fait donc sentir pour accompagner au mieux les habitants dans ces nouveaux gestes écologiques.
Fatima souligne quant à elle la difficulté de comprendre certaines consignes, notamment pour ceux qui maîtrisent mal le français. « Je n’avais pas compris, par exemple, qu’il fallait prendre son badge de l’immeuble pour accéder aux containers enfouis. Beaucoup sont comme moi et des poubelles finissent à côté des containers. Je n’avais pas non plus vu les containers de tri », explique-t-elle. Une situation qui n’est pas isolée : lors de notre visite, un habitant tournait autour des bacs sans savoir comment les ouvrir, avant d’être aidé par nos interlocutrices.
Un lieu de partage et d’apprentissage
Au-delà des aspects pratiques, les Jardins de la Roquette incarnent un modèle de vivre-ensemble. Ici, les enfants trouvent un espace pour jouer et apprendre, tandis que les adultes partagent conseils et savoir-faire autour du jardinage et du respect de l’environnement. Pour Saliha Bziout, « c’est un lieu où l’on se retrouve, où l’on apprend ensemble, où l’on se défoule aussi ».
Vers plus d’inclusion et de pédagogie
Pour que le respect de l’environnement continue de grandir, les habitantes insistent sur la nécessité de renforcer la pédagogie et l’inclusion, notamment en adaptant les supports d’information et en multipliant les actions de proximité. Car à la Roquette, l’écologie rime avec solidarité et transmission.
Les Jardins de la Roquette sont le reflet d’un quartier dynamique et solidaire, où chaque habitant, qu’il soit jardinier ou simple observateur, profite d’un cadre de vie plus sain, plus vivant et plus gourmand. Un bel exemple d’initiative locale à suivre et à soutenir !
[VIDEO] Saliha Bziout, présidente de l’association les Jardins de la Roquette :
