100 jours après son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump défie ouvertement les garde-fous du système américain. Le président « républicain » multiplie les décrets contestés en justice, menace les magistrats, et pousse à leurs limites les pouvoirs que lui confère la Constitution.
Pour de nombreux juristes, les États-Unis traversent une zone grise qui frôle la crise constitutionnelle. Dès son investiture, Trump a imposé un rythme soutenu de décisions unilatérales : plus de 120 décrets signés, souvent sans passer par le Congrès.
Certaines mesures touchent à des domaines sensibles, comme le droit du sol ou la fermeture d’agences fédérales, bien au-delà des compétences habituelles du chef de l’État. Une stratégie assumée : frapper fort, quitte à ce que les textes soient ensuite annulés par la Justice.
Impeachment
Mais le bras de fer va bien plus loin. Trump critique frontalement les juges qui s’opposent à lui, appelant même à leur destitution. Un juge fédéral ayant suspendu l’expulsion de migrants a été publiquement attaqué, tout comme sa famille. Des instructions ont été données au ministère de la Justice pour enquêter sur certains opposants. Et lorsqu’un Salvadorien a été expulsé « par erreur » malgré une injonction de la Cour suprême, l’administration a choisi de l’ignorer.
Face à ces tensions, le Congrès reste largement passif. Les élus républicains, majoritaires, soutiennent Trump coûte que coûte. L’unique outil constitutionnel pour limiter un président – la procédure de destitution – a échoué à deux reprises lors du premier mandat.
Le système américain, fondé sur la séparation des pouvoirs, est en train de subir son plus grand test depuis des décennies.
