Nantes. Un élève du collège-lycée privé Notre-Dame de Toutes-Aides, interpellé peu après les faits, a poignardé mortellement une de ses camarades, jeudi en milieu de journée, avant de s’attaquer à trois autres élèves. Première question : Un jeune qui blesse et qui tue à l’aveugle souffre forcément de « troubles psychologiques« . Mais une fois qu’on a dit cela, qu’on a constaté cela, on fait quoi ?
On (re)donne à la psychiatrie, notamment scolaire les moyens qu’on lui a enlevés depuis trente ans, par pur calcul comptable, de repérer, d’accompagner, de soigner tous ces jeunes fragilisés ?
Ou on continue de la dépouiller et on renforce le nombre de policiers autour des écoles plutôt que le nombre de psychologues dedans ?
Pourquoi criminaliser les uns et psychiatriser les autres ?
Deuxième question : Si tout le monde semble d’accord pour dire qu’un jeune qui blesse et qui tue à l’aveugle souffre forcément de « troubles psychologiques« , pourquoi est-ce vrai quand il est blanc et admirateur d’Hitler et pourquoi ça ne l’est plus quand il est bronzé et admirateur d’Oussama Ben Laden ?
Pourquoi criminaliser les uns et psychiatriser les autres ?
Et que fait-on pour les protéger de la récupération des uns et des autres ?
Violence endémique : laquelle ?
Troisième question : Peut-on s’étonner qu’il y ait des jeunes qui en arrivent à blesser et à tuer leurs semblables à l’aveugle dans un monde où les plus hauts dirigeants et les médias qui leur servent de caisses de résonance justifient à longueur de journée qu’on bombarde à l’aveugle, qu’on blesse, qu’on tue, qu’on affame, qu’on prive d’électricité, d’eau potable et de soins des enfants, des femmes, des vieillards, des civils qui n’ont commis aucun crime, que ce soit en Palestine, en Ukraine ou au Congo ?
Comment combattre cette violence « endémique » (comme disent nos Retailleau) quand ces mêmes « Retailleau » justifient la mort de Rémi Fraisse, la police qui vise les yeux et provoque 4 comas, 24 éborgnés et 5 mains arrachées ?
Dernière et principale question : Peut-on aider ces jeunes à ne pas basculer dans l’irréparable et laisser le monde dans lequel ils vivent perdre tout sens ?
