Suite à un courrier du 2 avril du président de Sète Agglopôle Méditerranée et lors du conseil d’administration de la société de la Ligne Nouvelle Montpellier-Perpignan du 15 avril, le représentant de cet EPCI a confirmé le gel de sa participation de 840 000 € prévue pour la période 2025-2028 au financement de la ligne LGV, tant que ses demandes concernant la révision de son tracé et l’interconnexion à Montpellier ne seront pas satisfaites.
Menace en l’air, crainte du gouffre financier ou coup de com’ opportuniste à l’approche des élections municipales ? On attend avec impatience une confirmation officielle de l’exécutif de l’EPCI présidé par le maire de Sète. On se souvient que les maires de Frontignan et de Mèze s’étaient indignés des méthodes utilisées impliquant sans leur accord les maires de l’agglomération dans ses démarches vis-à-vis du Premier Ministre.
Pour l’heure, la préoccupation du maire de Sète semble moins relever d’un souci environnemental que de la volonté de faire « monter les enchères » des contre-parties : à savoir le développement de TER remplaçant les TGV qui à terme ne desserviront plus la gare de Sète. Celui-ci exige donc « un engagement ferme de la Région. »
Cette annonce a déclenché un véritable tollé. Alarmiste, Jean-Luc Gibelin, vice-président régional aux transports, craint que « tout soit perdu« . D’autres collectivités concernées, de l’Aude à Hérault Méditerranée, de Bézier Méditerranée présidée par Robert Ménard à l’agglo de Montpellier ont écrit au Préfet pour confirmer leur soutien au tracé actuel de la LGV « tel qu’il a été validé par déclaration d’Utilité Publique », tout en demandant à ce que les gares de la ligne actuelle demeurent bien desservies… ça ne mange pas de pain !
Le rapport de force institutionnel n’est pas en faveur actuellement de l’agglomération de Sète mais les populations concernées, certaines déjà expropriées, menacées de risques environnementaux et paysagers majeurs et irréversibles n’ont pas dit leur dernier mot.
En tous cas, le durcissement de ton employé vis-à vis de ce projet, désormais entre les mains d’un Etat entrant en économie de guerre et d’une Région obsédée par la vitesse, donnera sans doute matière à la discussion publique qui aura lieu jeudi 24 à Poussan, au rassemblement de samedi 26 matin devant la gare de Sète, ainsi qu’à toutes celles et ceux qui peaufinent leurs programmes pour les prochaines élections.
En savoir plus sur ces actions : Ligne LGV Montpellier-Perpignan : une discussion publique et un rassemblement à la gare de Sète
