Le déshonneur en légion

Croix décorations - illustration - PLURIELLE INFO
Croix décorations - illustration - PLURIELLE INFO

Passée sous les radars de la honte, la promotion de janvier 2025 à la Légion d’honneur vaut son pesant d’indignité. Pour ne pas faire de jaloux, sélection par ordre alphabétique des petits valets de la Cour macroniste  dûment récompensés.

C comme Courbit Stéphane, président du puissant groupe Banijay, qui possède notamment la société de production de Cyril Hanouna. Stéphane Courbit a été condamné en 2015 à une amende de 250 000 € dans l’affaire Bettencourt, pour abus de faiblesse. Par on ne sait par quel stratège, il a obtenu que cela ne figure pas sur son casier judiciaire.

D comme Dussopt Olivier, ancien ministre du Travail (2022-2024) qui a défendu bec et ongle la réforme des retraites jamais votée par le Parlement, mais néanmoins appliquée dans toute sa cruauté. Jugé en janvier 2024 pour favoritisme sur un marché de la Saur (géant de l’eau) passé avec sa commune d’Annonay,  Olivier Dussopt a bénéficié d’une relaxe, dont le parquet national financier a immédiatement fait appel. L’arrêt doit être rendu le 7 février.

G comme Goulard Sylvie, ministre des armées pendant un mois et quatre jours en 2017 avant d’être mise en cause dans l’affaire des faux assistants parlementaires du Modem au Parlement européen. Elle a accepté de rembourser 45 000 euros pour un emploi fictif, échappant de justesse au procès.  Choisie malgré ses déboires judiciaires par Emmanuel Macron en 2019 pour siéger à la Commission européenne, Sylvie Goulard avait été recalée par une majorité de députés européens. Pour une obscure raison, sa décoration est attribuée sur le contingent du ministère de la transition écologique.

O comme Oudéa-Castéra Amélie, ministre de l’éducation pendant vingt-huit jours avant d’être balayée par le scandale de sa méconnaissance de l’école publique dont elle avait la responsabilité, ses liens directs avec l’établissement catholique ultra-réac Stanislas , son incompétence notoire et son indécrottable mépris de classe.

S comme Schiappa Marlène, abonnée sans discontinuer aux portefeuilles ministériels entre 2020 et 2023, s’est singularisée entre autres facéties par le scandale du « fonds Marianne ». Créé lorsqu’elle était ministre déléguée chargée de la citoyenneté quelques mois après l’assassinat de Samuel Paty en octobre 2020, il a servi à arroser quelques amis politiques. Qualifié de « dérive d’un coup politique » par la commission d’enquête sénatoriale et pointée par l’inspection générale de l’administration, ce naufrage n’a pas empêché l’actuel premier ministre François Bayrou de procéder à cette attribution.

S comme Strzoda Patrick, ancien directeur de cabinet (2017-2024) d’Emmanuel Macron, bénéficie d’un décret spécial qui  lui fait sauter deux grades et l’élève à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur. Il est pourtant mis en cause par la commission d’enquête sénatoriale sur l’affaire Benalla.

S comme Sarkosy Nicolas, définitivement condamné pour corruption active dans l’affaire Bismuth, il aurait dû figurer dans la liste de celleux à qui les décisions de justice imposent de retirer la Légion d’honneur. Il n’en est rien.

Un oubli peut-être ? Ou  simplement la confirmation de ces colifichets de l’élite auto-proclamée sont bel et bien le symbole de la déchéance monarchique du macronisme et de la 5e République.


Pour mémoire : la Légion d’honneur est la plus haute décoration française, elle est censée marquer un symbole fort et fédérateur de notre société. Normalement, elle est accordée sur l’unique critère des services rendus à la nation, et doit rassembler femmes et hommes de toutes conditions, civils et militaires, selon la volonté d’universalité de son fondateur Napoléon Bonaparte.
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