NPPS : Véronique Calueba, tête d’affiche pour 2026 ?

Nouvelle Page pour Sète réunion publique - Photo - PLURIELLE INFO
Nouvelle Page pour Sète réunion publique - Photo - PLURIELLE INFO

Deuxième réunion publique de NPPS, la « Nouvelle Page pour Sète », mardi 3 décembre 2024, salle Tarbouriech. Si la soirée a rassemblé moins de monde que la première édition, un peu plus d’une soixantaine de personnes étaient réunies, les échanges y étaient pourtant bien plus passionnants.

Invité vedette, Fernand Karagiannis était venu pour parler de la ville de Saillans dans la Drôme. Élu de ce petit bourg, avec presque 1500 habitants, il a pratiqué une forme de démocratie directe avec une équipe municipale exclusivement “citoyenne” pour investir la politique locale. Bref ! Se réapproprier la gestion de la cité. Objectif : sortir de « la verticalité du pouvoir » et choisir « la transparence et la décision collégiale. »

Revenons sur l’île singulière, ce mardi, le constat est rapide : la « Nouvelle Page pour Sète » est loin d’être blanche, car l’expérience en 2019-2020 d’Alternative sétoise, déjà très novatrice et pleine d’enthousiasme, ne doit pas s’oublier. Quelques slides projetés par Laura Seguin, élue d’opposition, révèlent toute l’énergie et l’inventivité de cette campagne d’avant Covid. Pourquoi réinventer la roue ? Tout est là ! Même la question d’incarnation de la tête de liste a une réponse légitime. Veste jaune, aux couleurs de son mouvement, Véronique Calueba est déjà dans son rôle de locomotive. Et c’est ainsi, « il est bien temps qu’une femme dirige cette ville » murmurent certain·es militant·es à gauche. Reste quelques mois à peine avant qu’elle ne déclare la fête de la Saint-Louis ouverte. D’autant qu’avec un Sébastien Denaja démissionnaire sans l’être, elle pourrait se retrouver face à une liste PS sans tête ou mieux, avec des socialistes qui oseraient monter sur la tintaine de la barque NPPS.

Trouver le bon équipage

François Liberti prévient : « ce qui s’est passé dans ce mandat [ de François Commeinhes ] est extrêmement grave ! » L’ancien député et maire de Sète souligne, entre autres, « l’effacement de la vie démocratique dans cette ville. » Il dénonce un conseil municipal qui se réunit « une fois chaque 3 mois » et à huis clos, situation qui crée selon lui, une envie de participation de la population à la vie politique. Et la « Nouvelle Page pour Sète » serait faite pour cela. Alors si Véronique Calueba est dans les starting-blocks, affutée, il faut maintenant trouver le bon équipage.

Une règle : ne pas se priver d’une expérience qui a fait ses preuves. Laura Seguin annonçait lors de la première réunion vouloir « faire émerger des nouveaux visages », mais il y a aussi des visages que l’on a bien envie de garder comme tête d’affiche, “top billing” ou “bankable” comme on dit dans l’industrie cinématographique.

Tou·tes citoyen·nes !

Jean-Luc Bou, ancien candidat PCF aux Européennes sur la liste de Ian Brossat, souhaite éviter cette fois encore « la maladresse de langage qui a fait monter les gens dans les tours. » En 2019 « on a cru opposer les citoyens et les encartés. » Si son agacement s’est estompé, son raisonnement reste probant et juste: « plus citoyen qu’un encarté, c’est difficile de le faire, parce qu’on est impliqués partout… à partir du moment où on est militant dans un parti depuis des années, qu’on a exercé des fonctions municipales, des fonctions politiques, des fonctions associatives, on est forcément citoyen ! » Ça ! C’est fait : CQFD. Mais Jean-Luc Bou note surtout « l’expérience fantastique de cette campagne, avec une somme de réflexions et un travail colossal, » qu’il faut conserver et actualiser avec les nouvelles mobilisations. En clair : les fondements sont là avec Alternative sétoise, « pour une ville écologique, démocratique, solidaire et sociale » qui offre ainsi le cadre à l’écriture citoyenne de la « Nouvelle Page pour Sète » qui s’installe dans le paysage politique du Bassin de Thau.

Et si l’on regarde les résultats de 2020, la liste menée par Véronique Calueba n’a pas démérité : 1022 voix d’écart avec celle de François Commeinhes, soit 8033 voix pour l’un et 7011 pour l’autre. En embuscade l’union des droites de Sébastien Pacull avec un total de 2013 voix. Une liste par réellement estampillée RN à l’époque, mais qui devrait avec la Bardellamania actuelle s’assumer pleinement d’extrême droite. 

Reste que la physionomie de la population a beaucoup changé depuis, marquée par une forte paupérisation et un non moins fort vieillissement qui appellent justement des choix radicaux en matière de solidarité, de politique du logement ou d’aménagement urbain… autant de domaines dans lesquels la droite et son extrême ne connaissent que les bonnes affaires des uns, au prix de l’exclusion des autres.

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