Fin du NFP ? Tous les prétextes sont bons pour une mauvaise stratégie

Assemblée Nationale - Photo - JPV / PLURIELLE INFO
Assemblée Nationale - Photo - JPV / PLURIELLE INFO

[EDITO] Tous les prétextes sont bons pour quitter les constructions unitaires sitôt l’élection passée… surtout les plus mauvais. Qu’on en juge !

A la suite de l’élection présidentielle d’avril 2022 qui avait marqué l’effondrement des partis de la « gauche d’avant » et avait donné 22% des voix à Jean-Luc Mélenchon, toute la gauche ou presque s’est retrouvée dans  le cadre de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et sociale (NUPES) et avait présenté des candidatures uniques aux législatives qui ont suivi (… sauf en Occitanie où Carole Delga a dépêché  partout des candidatures socialistes dissidentes. Ces basses manœuvres n’avaient cependant pas empêché l’élection de trois députés insoumis dans l’Hérault).

Sitôt les groupes parlementaires et les finances sauvés , EELV et le PCF déclarent fin 2022 ne pas vouloir de liste Nupes aux élections européennes pour, disent-ils « ratisser plus large » en allant chacun sous son drapeau. On a vu ce que cela a donné : les listes communistes et écologistes s’écroulent par rapport aux élections européennes précédentes et la liste Bardella caracole en tête.

Le PS lui avait  attendu octobre 2023 pour « suspendre sa participation » à la Nupes, au prétexte que LFI préférait  qualifier l’attaque du Hamas du 7 octobre  de  « crimes de guerre et crime contre l’humanité  » plutôt que d’actes terroristes, qui n’existent pas dans le droit international – choix que valident aujourd’hui les chefs d’accusation des mandats d’arrêt lancés par la Cour Internationale de Justice -. Une question se pose : en quoi  ce différend juridico-linguistique remettait en cause le programme de la Nupes et par conséquent les engagements pris devant les électeur·trices par les député·es élu·es en juin 2022 ? En rien. Mais l’émotion suscitée par la journée du 7 octobre et l’invraisemblable cabale lancée contre LFI au nom de son supposé antisémitisme ont servi de prétexte pour quitter le navire unitaire.

Un Nouveau Front Populaire  s’est constitué en juin 2024

Rebelote hélas aujourd’hui !! Un Nouveau Front Populaire  s’est constitué en juin 2024 en une semaine, suite à la dissolution de l’Assemblée Nationale par Macron au soir des élections européennes, permettant de se placer en tête des élections législatives… et de désigner un mois plus tard une candidature commune au poste de 1er ministre : Lucie Castets.

Mais bien vite, chacun retourne à ses travers.  En octobre, le secrétaire national du PCF annonce son refus de se représenter sous les couleurs du NFP. À ce jour, il n’a toujours pas répondu à l’interpellation de Nathalie Oziol et Paul Vannier lui demandant si c’était une position personnelle ou celle du PCF dans son ensemble.

Le délit d’apologie du terrorisme

Quant au PS, il se saisit d’une proposition de loi LFI demandant non pas d’abroger le délit d’apologie du terrorisme, mais de le remettre là où il était avant la loi de 2014 : c’est-à-dire dans le droit de la presse. Au prix d’incroyables  mensonges, le PS retourne à ses vieilles lunes : celles de Hollande, Cazeneuve et Valls rêvant de revenir dans le jeu politique en s’alliant avec un improbable «  centre », et en proposant même un « gouvernement technique ». Bien qu’enjambant le Parlement et niant le Nouveau Front Populaire qui a fait élire ses député·es, ce gouvernement proposé par le PS  incarnerait le fameux et fumeux « arc républicain » ! Le parti socialiste ne serait-il pas dans ce cas la bouée de sauvetage de Macron et de sa nuée de technocrates égoïstes biberonnés à tous les « en même temps », surtout celui des supers profits, de la mort des services publics et de la protection sociale ?

Pour l’heure, le parti socialiste tiraillé à sa base semble encore s’imaginer, tout comme le PC, qu’il tirera quelques bénéfices électoraux  à participer à la diabolisation de la France Insoumise. Ce faisant, non seulement ces deux partenaires girouettes entament l’espoir né en juin dernier de s’unir pour changer réellement la vie des gens en sortant du système destructeur néolibéral, mais ils affaiblissent le peu de confiance qu’accordent les classes populaires au suffrage universel.

Une droite tout entière convertie à son extrême

Là où ils se trompent, c’est qu’il n’y a pas de place entre une gauche courageuse offrant une alternative crédible et une droite tout entière convertie à son extrême. Les deux mandats de l’ancien ministre de l’Économie et des Finances de François  Hollande, Emmanuel  Macron, en ont pourtant apporté une preuve dramatique pour le pays.

Reste que dans  le baromètre annuel  de l’institut Verian  paru le 24 novembre pour Le Monde, le NFP apparait pour  39% des sondé·es comme la principale opposition à Macron, devant le RN  (34%) alors que la Baromètre 2023 plaçait le RN à 51% et la Nupes à 20 %. La clarification progresse. L’alternative à Macron, Barnier, Le Pen, c’est une [vraie] gauche unie et bien campée sur son programme.

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