Impunité et promotion des violeurs : L’écho des connes

Team sales connes - Affiche
Team sales connes - Affiche

Par calcul ou par inconscience, les époux Macron ne cessent d’insulter les victimes de violences sexistes et sexuelles. Après le soutien d’Emmanuel Macron à Gérard Depardieu (« une fierté pour son pays ») et le maintien de Gérald Darmanin aux ministères aussi prestigieux que ceux de l’Intérieur et la Justice, c’est son épouse qui soutient publiquement un violeur en traitant les féministes de « connes qu’on va foutre dehors ».

Le média Public et Paris Match ont filmé la scène aux Folies Bergères samedi 6 décembre où la « première dame de France » est venue soutenir le comédien Ary Abittan pour son retour sur scène. Il avait été mis en examen en 2021 pour viol avant que la justice ne prononce un «non lieu» en janvier 2025. Pourtant sa victime, une ex-compagne (âgée de 23 ans alors que lui en avait plus du double) avait pourtant suivi à la lettre les procédures : elle était allée porter plainte quelques heures après les faits, des lésions anales et vaginales avaient été constatées, et du sang avait même été retrouvé sur une serviette au domicile du violeur. Elle a gardé des blessures gravissimes et de lourdes séquelles des violences subies. En dépit de ces preuves accablantes, la justice avait conclu à un non-lieu… fidèle à l’adage « Selon que vous soyez puissant ou misérable, les jugements de la cour vous rendront blanc ou noir ».

Le collectif Nous Toutes, qui rappelait qu’un «non-lieu n’est pas un acquittement, c’est juste la fin des poursuites» est donc venu perturber le spectacle du comédien. Ses militantes, portant des masques le représentant, ont scandé «Ary Abittan violeur», avant d’être sorties manu militari par des spectateurs et des agents de sécurité. Brigitte Macron et sa fille sont donc venues soutenir le violeur, en lui affirmant en coulisse : «S’il y a les sales connes, on va les foutre dehors». Et tout ce beau monde de glousser à la blague, Ary tout guilleret esquissant quelques pas de danse.

En plus d’être vulgaire, Brigitte Macron est indécente. Pour se « justifier », elle a déclaré ensuite qu’elle désapprouvait les méthodes qu’elle juge « trop radicales« . Radicales, vraiment  ? Alors que la lutte contre les violences faites aux femmes a été présentée comme «la grande cause du quinquennat», faut-il rappeler qu’il se commet dans notre pays un viol ou tentative de viol toutes les 3 minutes, que 86% des plaintes sont classées sans suite, et qu’à peine 6% des violeurs sont condamnés par la justice selon le ministère de la Justice.

C’est dire que l’intrusion de quelques militantes dans un spectacle n’est rien à côté des violences subies par les femmes dans une impunité proportionnelle à la place occupée dans l’échelle sociale, et pas grand-chose en termes de radicalité à côté de ce qu’il est susceptible d’advenir. Comme en 1971, le manifeste des «343 salopes» qui avaient retourné le stigmate qui les marquait a ouvert la voie à la légalisation de l’avortement, il n’est pas exclu que des milliers, voire des centaines de milliers de «connes» révoltées par les insultes répétées du couple présidentiel, ne fassent changer la honte de camps.

[VIDEO] Brigitte et Ary :

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