Plus de 40 navires, venus de 44 pays, convergeront en septembre vers Gaza pour briser le blocus israélien. Deux départs groupés sont prévus depuis l’Espagne (31 août) et la Tunisie (4 septembre). Il ne s’agit plus de quelques navires isolés. Face à l’inaction des États, on assiste à une mobilisation citoyenne mondiale inégalée contre le blocus, la faim et le silence imposés au peuple palestinien.
Depuis la première Flottille de la Liberté en 2010 (car oui, le blocus ne date pas d’octobre 2023 !) et malgré les interceptions violentes, les prisonniers, les blessés et les morts, la détermination n’a pas faibli. Après l’interception dans les eaux internationales du Madleen en juin 2025 et du Handala en juillet 2025, voici qu’une Flottille Globale Résolue s’apprête à prendre la mer.
Une nouvelle forme de « Brigades internationales »
Certains voient dans cette «Global Sumud Flotilla » et ses 6 000 volontaires inscrits une forme inédite de « Brigade Internationale » citoyenne, non violente et humanitaire . Si les premières missions avaient valeur de symbole et de témoignage, elles s’appuient désormais sur une logistique coordonnée, une solidarité internationale massive et une réelle capacité de pression politique. À l’initiative de cette nouvelle flottille , on retrouve la jeune Greta Thunberg présente déjà sur le Madleen aux côtés de Rima Hassan députée européenne de la France Insoumise, ainsi qu’une coalition de « personnes ordinaires – organisateurs, humanitaires, médecins, artistes, membres du clergé, avocats et marins« , parmi lesquels l’actrice américaine Susan Sarandon et l’acteur irlandais Liam Cunningham – « qui croient en la dignité humaine et au pouvoir de l’action non violente » comme iels le déclarent elleux-mêmes. L’euro-députée insoumise Emma Fourreau fera également partie du voyage malgré son arrestation précédente par les forces israéliennes et malgré les intimidations de l’appareil judiciaire français à son encontre.
Anti-intox
Pour les avoir déjà entendus, même les plus outranciers, on connaît déjà les commentaires qui accompagneront cette nouvelle opération dans les médias dévoués à la propagande pro-génocidaire. «C’est juste un coup médiatique» railleront ceux qui ne vivent que de ça. Oui, effectivement, les personnes courageuses prêtes à affronter sans arme l’armée israélienne cherchent par ce moyen à alerter l’opinion publique sur ce qui se passe à Gaza. Briser le récit dominant passe par ce genre de coup d’éclat puisque la réalité du génocide est niée, les derniers journalistes sur place assassinés et que tout discours de soutien à la Palestine est réprimé.
« Ce sont des alliés du Hamas », affirmeront les mêmes. Comment croire une seule seconde à une telle ineptie ? La flottille regroupe des humanitaires, des pacifistes, des médecins, des élu·es, des citoyen·nes de 44 pays qui n’ont rien à voir avec une quelconque organisation terroriste et sont toujours du côté de celleux qui les combattent. Accuser ces milliers de personnes de collusion avec le Hamas est une insulte à la réalité et à l’intelligence.
« C’est une provocation contre Israël et sa sécurité » et même celle de tous les juifs s’indigneront les invités sur plateaux jamais contredits : Résister à un blocus illégal qui s’avère être aujourd’hui un crime de masse n’est pas une provocation, c’est un devoir, un blocus qui prive deux millions de civils de nourriture, de soins et d’électricité n’est pas une mesure de sécurité : c’est une punition collective, condamnée par le droit international.
« L’aide est dérisoire et symbolique ». Chacun sait que le chargement de ces bateaux est peu de chose par rapport aux besoins réels évalués à 500 camions par jour selon les organismes de l’ONU (camions toujours interdits de pénétrer dans la bande de Gaza). Mais chaque litre d’eau filtrée, chaque boîte de lait, chaque sac de farine, chaque boîte de médicaments est une victoire contre la politique de famine.
Ultime argument des trompettistes de la mort : « ça ne sert à rien. Ce sera un échec comme les autres ». Les vrais échecs, ce sont les déclarations impuissantes des chancelleries, les accords de cessez-le-feu jetés à la poubelle, les petits deals économiques sur les terres sacrifiées, l’incapacité des états à faire respecter le droit international.
Les flottilles, elles, expriment le refus de normaliser l’innommable et la puissance de la solidarité, de l’aspiration à la paix et à la dignité humaine.
