Paulette Gougeon, déjà conseillère départementale, a été élue 37e maire de Lunel lors du conseil municipal du 9 juillet 2025. Cette élection d’une unique candidate pour la majorité fait suite à une réunion interne du groupe majoritaire (28 élus), où Paulette Gougeon a obtenu 15 voix, contre 11 pour Stéphane Dalle et 2 abstentions. Ce résultat a été communiqué à la presse locale avant même la tenue du conseil municipal.

Lors du conseil, aucun autre candidat de la majorité n’a présenté sa candidature publiquement, affichant une cohésion de façade raisonnable en cette fin de mandat : seule Paulette Gougeon s’est portée candidate pour la majorité. Julia Plane de l’opposition a récolté quelques voix. Le scrutin pour la liste des adjoints a cependant révélé des divisions, avec 15 bulletins blancs, 1 nul et 19 voix pour la liste proposée sur 35 votants.

Anecdote notable : l’élection du maire a nécessité deux tours en raison d’un mauvais comptage des voix, suscitant interrogations et commentaires dans une salle réunissant près de 200 personnes. Un habitant présent confie : « je m’interroge sur la conformité des modalités du vote à bulletin secret, qui ont varié entre les tours : utilisation d’enveloppes seulement au second tour, dépôt à sa place, urne circulant dans la salle. » En effet, si la procédure de vote à bulletin secret a bien été appliquée dans son principe, les modalités matérielles à Lunel ne sont pas pleinement conformes aux exigences légales.

Cumul des mandats : une question relancée

Paulette Gougeon a annoncé sa candidature à la présidence de Lunel Agglo, ce qui soulève la question du cumul des mandats. Si elle était élue à la tête de l’Agglo, elle cumulerait les fonctions de maire de Lunel, de présidente de l’Agglomération et de conseillère départementale du groupe politique Unis pour l’Hérault (LR / UDI). Bien que la législation actuelle autorise ce cumul, cette situation interroge sur la capacité à exercer pleinement chacune de ces responsabilités et sur l’équilibre démocratique local.

L’enjeu de la présidence de l’Agglo et l’accord local

Au conseil municipal, à la suite de l’élection du maire, était également prévue une délibération portant sur un « accord local » dans le cadre de la Communauté d’agglomération, délibération finalement supprimée. Cet accord aurait pu permettre de laisser la présidence à une autre commune que Lunel, une perspective qui a suscité de vives réactions.

Thierry Razigade, candidat de droite sans étiquette, a largement exprimé son mécontentement à l’idée que Lunel puisse perdre du pouvoir au sein de l’Agglo si la ville ne conservait pas la présidence. Claude Arnaud, ancien maire, s’est également insurgé contre cette possibilité, déclarant : « Il ne faut surtout pas approuver l’accord local qui pourrait être soumis au vote. Ceux qui l’approuveraient pourraient légitimement être soupçonnés de poursuivre des intérêts ou des objectifs personnels. »

À l’inverse, les écologistes du Lunellois défendent une vision plus ouverte et équilibrée de la gouvernance intercommunale. Ils estiment que la présidence de l’Agglo ne doit pas être systématiquement réservée à la ville centre, mais qu’elle doit avant tout reposer sur un projet partagé, la transparence, la participation citoyenne et l’équité entre les communes. Pour eux, la gouvernance doit être « fédératrice, respectueuse du pluralisme et attentive aux enjeux de transition écologique, de justice sociale et de lutte contre l’artificialisation des terres ». Ils interrogent : le problème n’est pas qui, mais pour quoi faire ? Comme le rappelle leur communiqué : « La démocratie locale, la participation citoyenne et l’équité doivent être les fondements de la future gouvernance de l’Agglomération. »

Cette séquence politique soulève de nombreuses interrogations sur les enjeux de démocratie locale, de représentativité, de transparence et de cumul des mandats à Lunel, alors que la ville s’apprête à désigner également la future présidence de l’Agglomération.