La manifestation de ce 8 mars à Montpellier revêtait un caractère particulier compte tenu de l’offensive belliciste et réactionnaire qui partout dans le monde met les femmes et leurs droits en grand danger.
Plus de 5 000 personnes y ont participé, en majorité des femmes bien sûr, mais aussi de nombreux hommes de tout âge qui ont bien compris qu’il n’y a pas de vie en société et de salut pour l’humanité si la moitié d’entre elles vit sous domination patriarcale.
Cette manifestation a été précédée la veille ou le matin même par des centaines de rendez-vous qui ont réuni des milliers de personnes dans la plupart des villes du département comme à Bézier, Sète, Lodève, Bédarieux, Ganges, Montbazin….
« Solidarité avec les femmes du monde entier »
Puis à 14 h, de la place Albert 1er, une foule dense, jeune et survoltée a défilé dans les rues montpelliéraines aux sons des tambours, de chansons et de slogans percutants tels que « le patriarcat ne tombera pas tout seul, organisons nous pour lui piétiner la gueule« . Derrière la dureté des propos, c’est l’humour et l’humanisme qui prédominent en toutes circonstances, car ce qui est visé, c’est tout simplement l’égalité.
#8mars manifestation féministe à #Montpellier belle participation ✊ une vraie réussite 📢 pic.twitter.com/YrD9o16TdE
— PLURIELLE INFO (@Plurielleinfo) March 8, 2025
Comme toujours, la solidarité internationale est de rigueur dans les luttes féministes : d’un bout à l’autre du long défilé, quel que soit le drapeau brandi, on entend « solidarité avec les femmes du monde entier » et les prises de paroles ne manquent pas de nommer les plus exposées: celles qui sont victimes de la guerre comme les Palestiniennes de Gaza et de Cisjordanie, les Libanaises, les Syriennes ou les femmes ukrainiennes… la liste est longue hélas; solidarité avec celles qui connaissent les pires discriminations et une répression féroce comme les Afghanes et les Iraniennes, toutes celles à qui on conteste le droit à l’IVG, et bien sûr, toutes celles qui partout subissent les inégalités, et les violences sexistes et sexuelles
Présent dans la manifestation, le député Sylvain Carrière rappelle que « chaque jour, 630 agressions sexuelles ou viols sont recensés, et une femme est fauchée par la violence conjugale tous les deux jours et demi » et dénonce les défaillances de l’État en matière d’égalité de genre. Pour Bruno Paternot, conseiller municipal et métropolitain, Les Écologistes à Montpellier : « il est malheureusement de plus en plus urgent de faire une grève joyeuse féministe, pour montrer qu’aujourd’hui les forces de l’ombre existent toujours et heureusement les forces violettes sont là, en résistance, pour l’équilibre et le bien-être de la société. »
« Nous sommes fortes, nous sommes fières, et féministes et radicales et en colère »
« Nous sommes fortes, nous sommes fières, et féministes et radicales et en colère », entonnent les femmes qui n’ont pas l’intention de se laisser faire ni impressionner par les menaces que constitue la montée du sexisme et du masculinisme véhiculés par l’extrême droite. Elles ne lâchent aucune des revendications motivant la grève féministe.
Toujours teintée d’impertinence, une pancarte rappelle que tous les combats sont liés : « On ne rasera pas les murs, ni nos chattes, ni les arbres » tandis qu’une autre prévient « Si les femmes baissent les bras, le monde s’écroulera. »