À l’occasion de l’Assemblée générale du groupe Bolloré, une centaine d’organisations appellent à la mobilisation contre un empire industriel, médiatique et politique accusé de dérives graves.
Ce 21 mai, à 9h00, devant la tour Havas à Puteaux, une conférence de presse pas comme les autres se tiendra à l’appel de collectifs citoyens. Inquiétude grandissante pour la démocratie : l’emprise de l’empire Bolloré. Bien connu du paysage économique français, l’homme, Vincent de son prénom, possède un pouvoir tentaculaire qui reste souvent méconnu du grand public.
« Désarmer Bolloré »
L’événement s’inscrit dans le cadre de la campagne « Désarmer Bolloré », menée par une centaine d’organisations dont Attac, 350.org ou encore les Soulèvements de la Terre. L’urgence : alerter sur les pratiques d’un groupe accusé de cumuler dérives économiques, abus sociaux, accointances politiques troubles et contournements judiciaires.
Une mobilisation maritime inédite
Point fort annoncé : une mobilisation antifasciste en mer le 24 mai. Plusieurs dizaines de bateaux convergeront vers l’île du Loc’h, propriété personnelle de Vincent Bolloré dans l’archipel des Glénan (Finistère sud).
Un lieu hautement symbolique, gardé par des militants d’ultradroite, et devenu hélas l’emblème d’un empire mêlant fortunes privées, intérêts politiques et contrôle médiatique.
Que reproche-t-on à Bolloré ?
- En Afrique, plusieurs ONG accusent le groupe d’abus graves : accaparement de terres, violences sur les travailleurs, pollution liée aux plantations de palmiers à huile, et surtout corruption dans la gestion portuaire. 11 ONG africaines ont déposé plainte auprès du Parquet national financier, demandant la restitution de milliards d’euros liés à ces activités.
- Dans les médias, Bolloré s’est imposé comme un acteur ultra-dominant : CNews, Europe 1, Canal+, Prisma, Editis, etc. Une puissance qui sert, selon les organisateurs, un projet idéologique néo-conservateur voire réactionnaire, renforcé par ses liens étroits avec des figures d’extrême droite.
- Dans le monde judiciaire, plusieurs affaires récentes soulèvent des questions. Le fisc a infligé au groupe un redressement de 2,4 milliards d’euros pour pratiques fiscales douteuses. Pourtant, Bercy a effacé 320 millions d’euros d’amende sans fournir d’explication publique. Autre exemple : l’Autorité des marchés financiers a validé un plan douteux de scission du groupe Vivendi, malgré de forts soupçons d’arrangements juridiques, désormais réexaminé sur ordre de la justice.
Une emprise qui inquiète
Derrière l’homme d’affaires, c’est un système opaque et puissant que dénoncent les collectifs. Un système qui mêle intérêts privés, contrôle de l’opinion, relations troubles avec l’État et proximité assumée avec des figures de l’extrême droite. Des accusations lourdes, documentées notamment dans le rapport « Le système Bolloré, de la prédation financière à la croisade politique » publié par Attac et l’Observatoire des multinationales.
Pour les organisateurs, l’enjeu dépasse le seul cas Bolloré : il s’agit de défendre les contre-pouvoirs démocratiques, la justice sociale et l’indépendance des médias face à la concentration économique et à l’impunité.
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