À Perpignan, ce mercredi, une cérémonie a marqué la remise officielle de l’œuvre « Majo », une sculpture réalisée par l’artiste Bernard Sabathé pour le collectif La Voie est Libre. Cette création rend hommage à un platane bicentenaire, tristement abattu le 1ᵉʳ septembre 2024 à 0h01, sur le tracé de l’autoroute A69 reliant Castres à Toulouse.
Cet arbre majestueux avait servi de refuge aux militant·e·s écologistes, surnommé·e·s les « Écureuils », qui s’opposaient à ce projet écocide.
Un symbole de résistance
Le platane, affectueusement nommé Majo, se dressait fièrement sur le site de la Crém’arbres, une zone boisée menacée par le tracé de l’A69. Malgré les efforts des opposant·e·s, l’arbre a été abattu lors d’une opération nocturne, ce qui a marqué une étape très douloureuse dans la lutte contre l’artificialisation des terres agricoles et la destruction des écosystèmes locaux.
Les « Écureuils », militant·e·s perché·e·s dans les arbres pour empêcher leur abattage, ont trouvé en Majo un symbole de leur résistance pacifique face aux forces de l’ordre. L’œuvre de Bernard Sabathé réalisée à partir d’une de ses racines immortalise cet esprit de résilience et de solidarité.
Une mobilisation collective
La cérémonie de remise de l’œuvre a réuni plusieurs dizaines de membres des collectifs La Voie est Libre, GNSA (Groupe National de surveillance des Arbres) Sète et Bancs Publics de Sète, tous trois engagés dans la protection de l’environnement et la lutte contre des projets jugés nuisibles. Ces collectifs jouent un rôle actif dans la contestation de l’A69 et pour défendre les espaces naturels menacés.
Lors de l’événement, les militant·es ont réaffirmé leur détermination à poursuivre le combat. « Nous avons porté la voix de la lutte contre l’A69 lors des rassemblements de Bancs Publics, et aujourd’hui, nous portons la voix du collectif Bancs Publics dans cette lutte », a déclaré un membre du collectif sétois présent. L’œuvre Majo est désormais perçue comme un emblème de cette mobilisation continue.
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L’impact du projet A69
Le projet d’autoroute A69 veut relier Castres à Toulouse, mais il provoque une vive opposition en raison de son impact environnemental destructeur. En septembre 2024, près de 60 arbres ont été abattus en quelques heures, malgré la présence sur place d’opposant·e·s, y compris perché·e·s dans les arbres.
L’œuvre Majo, au-delà de l’hommage, se veut un rappel constant de la nécessité de protéger la vie. Elle incarne la mémoire des luttes passées et l’espoir d’un avenir où le développement se fera en harmonie avec la Nature. En célébrant Majo, les collectifs et citoyen·nes engagé·es réaffirment leur volonté d’oeuvrer pour une société plus respectueuse de son patrimoine naturel.