De la salle de l’Aire à Frontignan, le jeune député de la 8e circonscription a présenté ses vœux pour 2025 qu’il souhaite être « une année de rupture » avec les politiques régressives et les dénis de démocratie. Les femmes étaient à l’honneur puisque sa suppléante Livia Jampy et deux représentantes associatives ont apporté de forts témoignages sur la manière de faire vivre concrètement la solidarité sur le territoire.
Ce 22 janvier, après quelques mots de bienvenue du maire socialiste Michel Arrouy, la parole est donnée à la présidente du Refuge de la Gardiole, Isabelle Creff, qui a fait un vibrant plaidoyer pour venir en aide aux sans-abris et arrêter leur augmentation. Elle rappelle que leur nombre est passé de 140 000 en 2012 à plus de 300 000 dix ans plus tard alors que tous les présidents de la République ont prétendu faire disparaitre cette population des rues. « C’est plutôt les faire disparaitre du regard » constate-t-elle en soulignant que l’effort public pour le logement n’a jamais été aussi faible ces dernières années. « L’État se repose sur les initiatives citoyennes comme la nôtre« . Elle plaide pour une autre politique du logement, l’ouverture immédiate de centres d’hébergement, l’inconditionnalité de l’accès aux douches et la mise en œuvre de la notion de « un logement d’abord », et pourquoi pas, une extension de la loi Besson qui imposerait aux communes de plus de 5 000 habitants une obligation d’accueil.
Le choix de la solidarité et des droits humains
Lui succède au micro une autre invitée du député, Véronique Mauroy, au nom de la LDH de Sète Bassin de Thau dont la vocation première est de « combattre les injustices, le racisme, le sexisme, l’antisémitisme et les discriminations« . Elle rappelle qu’en juin dernier, « face aux discours de haine, la LDH a pris position en appelant à voter pour celles et ceux qui ont fait le choix de la solidarité » et énumère toutes les actions engagées par son association pour les droits humains : ceux des victimes de discriminations, ceux des SDF durement éprouvés par le froid, ceux des migrant·es, ceux des populations en but à la guerre. Pointant l’obstination du pouvoir macroniste à imposer une politique ultra-libérale et ségrégationniste, l’année 2025 s’annonce encore très dure, raison pour laquelle elle souhaite à tou·tes les présent·es « une année de l’engagement, une année du Tous ensemble pour faire face à l’adversité« .
Garantir le droit à l’éducation, c’est assurer l’avenir de la société
Ensuite, la députée suppléante Livia Jampy a remercié chaleureusement celles et ceux qui se sont mobilisé·es. Elle a dénoncé avec force la situation de la jeunesse et particulièrement la précarité des étudiant·es qui se trouvent privé·es d’affectation, ou de bourse, et qui doivent auto-organiser la solidarité pour se nourrir. « Le savoir doit se partager gratuitement et ne pas devenir une marchandise. S’assurer de la santé de la société de demain, c’est garantir le droit à l’éducation pour toutes et tous ». Elle aborde également les droits des femmes : face à la menace de l’extrême droite en France, l’inscription de l’IVG dans la Constitution est un acquis important. Elle rappelle ensuite la triste banalité des auteurs de violences sexistes qui lui font refuser leurs instrumentalisations racistes. « Il faut donner les moyens afin d’éradiquer ces violences« . Après avoir salué l’action d' »une jeunesse qui se tient du bon côté de l’histoire face au génocide perpétré à Gaza« , elle appelle à « demander justice pour le peuple palestinien« . En conclusion, elle adresse ses vœux « à celles et ceux qui ont résisté en 2024, à celles et ceux qui ne se résignent pas, qui ne cèdent pas, qui ne regardent pas ailleurs, qui ne se satisfont pas de leur liberté tant que les autres ne le sont pas, qui ne troquent pas leur valeur contre des miettes de pouvoirs« .
2024 : une mobilisation populaire historique
Après avoir remercié les nombreux·ses élu·es et responsables associatifs présent·es dans la salle, Sylvain Carrière reprend ensuite les points marquants de l’année 2024 et fait le récit de l’incroyable mobilisation populaire qui a permis sa réélection et la victoire du Nouveau Front Populaire. « Macron comptait sur une abstention massive en période estivale et sur la division de la gauche. Il a eu tout faux« … « mais il continue sa politique comme si rien ne s’était passé« . Le député rappelle que s’il y a dépôt de motions de censure, c’est en réponse à l’usage répété de l’article 49.3 qui permet de faire passer lois et budgets sans être voté. L’anormalité est dans l’usage du 49.3 (dont Valls et Borne sont coutumiers, précise-t-il) et non dans le dépôt d’une motion de censure.
Le député a ensuite détaillé les dossiers sur lesquels il est plus particulièrement intervenu, dans des domaines qui sont tous en but à « des crises structurelles » (changement climatique, pollution, concurrence déloyale…) : l’agriculture, la pêche, la viniculture, la conchyliculture. Il a pu annoncer dans ce cadre la publication début mars du rapport de la mission sur la viticulture.
En 2025, poser des actes forts
Après un panorama des questions d’actualité 2024 passant des guerres en Ukraine, au Moyen-Orient, en Arménie et au Yémen au drame climatique de Mayotte, Sylvain Carrière a annoncé sa détermination à poursuivre son engagement au plus près des préoccupations de terrain. Soucieux de faire vivre une « écologie populaire« , il a annoncé qu’il allait déposer une nouvelle proposition de loi concernant les ZFE et les problématiques de transports. Il a insisté sur la nécessité de prendre des mesures pour relancer l’activité de proximité des PME, artisans et commerçants notamment par la hausse du pouvoir d’achat, et pour le développement de la solidarité à tous les niveaux : » 2025 est l’année où nous devons poser des actes forts pour construire un avenir plus juste et plus équitable ».
Assumant jusqu’au bout le thème choisi pour ses vœux, il conclut par une citation de Stefan Zweig* : « Les humanistes ont la conviction que l’esprit du monde, son but, son avenir résident dans la solidarité et non dans l’individualisme, ce qui permettra à ce monde de devenir de plus en plus humain. »
Stefan Zweig, écrivain autrichien ayant fui l’Allemagne nazie, a mis fin à ses jours le 22 février 1942 au Brésil où il était en exil.
