Les édulcorants sont des additifs alimentaires qui donnent un goût sucré à des aliments, en remplacement des sucres naturels qu’ils contiennent. Ceux qui sont appelés intenses sont présents surtout dans les boissons, notamment les sodas. Ils sont proposés dans l’aide à la perte de poids et le contrôle du taux de sucre chez les diabétiques. Il s’agit notamment de l’aspartame, l’acésulfame K, des dérivés du stéviol et du sucralose.
Cependant, plusieurs études ont conclu qu’il n’existait pas de preuve que la consommation de ces produits en substitution aux sucres alimentaires ait un intérêt dans ces deux indications. L’une d’entre elles a même montré qu’une forte consommation de ces édulcorants avait un effet amaigrissant nul ou minime par rapport à la consommation de produits normalement sucrés.
Nombreux risques
Par contre, les effets négatifs d’une forte consommation de ces produits sont aujourd’hui l’objet d’alerte et elles sont particulièrement inquiétantes. Il existe un risque plus important à long terme de diabète et d’obésité. Les risques de maladies cardiovasculaires (dont les accidents vasculaires cérébraux et les hypertensions artérielles) et la mortalité toutes causes confondues ont semblé plus grands chez les personnes consommatrices d’édulcorants par rapport aux personnes n’en consommant pas ou peu. Plus grave, le risque de cancers est possiblement plus important en cas de forte consommation. Une étude récente de l’Institut américain du diabète et des maladies digestives et rénales conclut que « les gens devraient être conscients et prudents quant aux quantités de ces édulcorants qu’ils consomment, de la même manière qu’ils font attention à leur consommation de sucres ».
Appliquer le principe de précaution
Même si ces études demandent confirmation, le principe de précaution s’impose, car les effets ne sont visibles qu’à long terme. Or c’est bien là que réside le danger, car la consommation massive de produits, notamment les fameux sodas dits « 0 », se développe dès le plus jeune âge. Cela doit inquiéter, car les effets potentiellement nocifs des édulcorants résultent d’un effet cumulatif à long terme, c’est-à-dire parfois après plusieurs dizaines d’années. Il s’agit d’un enjeu de santé publique qui n’est actuellement pas pris en compte par les autorités sanitaires alors que dans le même temps les industriels de l’agroalimentation, notamment les producteurs de soda, inondent les écrans de publicités vantant l’intérêt de leurs produits en termes de santé pour leurs consommateurs.
En pratique, la consommation d’édulcorants n’a pas de bénéfice démontré. Or ils créent une habitude au goût sucré et, à long terme, il n’est pas écarté que leur consommation expose à des conséquences néfastes. Il est donc urgent de diffuser le message qu’il semble plus important pour les personnes en surpoids ou atteintes de diabète, mais plus globalement pour l’ensemble de la population, de diminuer la consommation de boissons contenant du sucre, de privilégier des boissons non sucrées et des aliments naturellement sucrés comme les fruits, et ce depuis le plus jeune âge.
