vendredi 14 mars 2025 • 12h37

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Sète : l’équipe éducative du lycée Joliot Curie mobilisée pour la culture

Sète, l’équipe éducative du lycée Joliot Curie mobilisée pour la culture - Photo - Isabelle Goutmann
Sète, l’équipe éducative du lycée Joliot Curie mobilisée pour la culture - Photo - Isabelle Goutmann

Forte émotion au lycée Joliot Curie où le budget pour la culture est sabré d’un quart.  À l’appel de leur intersyndicale, les  enseignant·es se sont retrouvé·es  avec quelques intervenant·es culturel·les à l’entrée du lycée mardi midi pour « marquer le coup » avant des mobilisations plus larges.

C’est une première réaction qu’iels souhaitaient avoir « dans l’urgence » des vacances scolaires qui approchent. Au nom de  l’intersyndicale, Marine Tregan dit combien « on a été tous estomaqué par cette nouvelle de la fin du Pass Culture. Pour nous, c’est la perte d’un quart de notre budget culture ».  Véronique Pinet, une autre représentante syndicale confirme : « Tous les collègues ont été très remontés dès qu’ils ont appris cette suppression. Déjà, le référent est resté jusqu’à  4 heures du matin sur le site pour rentrer tous les projets. Comme tous les lycées ont fait ça, la plate-forme  a fini par boguer ». Au-delà des blocages du Pass Culture, ce qui est demandé est un mode de financement plus transparent, plus juste et plus pérenne.

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Les « référent·es Culture » ne baissent pas les bras

Les référents Culture de l’établissement détaillent les conséquences. Denis Ruff, professeur d’Histoire-géo Histoire des Arts, avertit : « On est un gros lycée avec ses 2 000 élèves. Concrètement, c’est une douzaine de projets qui sont remis en cause par la suppression de cette part collective du Pass Culture. Cela va d’une sortie au cinéma à l’intervention dans la durée d’un artisan ferronnier. Pour un lycée professionnel comme le nôtre, c’est primordial. Nous nous tournons  vers la DRAC [Direction régionale des affaires culturelles] qui est bien obligée de le reconnaitre. »

Hafida Lirari, professeure de Français-Histoire,  également référente Culture, rappelle que pour monter ces projets offrant des ouvertures aux élèves, c’est un investissement énorme pour les enseignants. « Pour moi, c’est bien deux heures de travail quotidien en plus ».  Le fait de passer de 40 000 € à 30 000 € de budget culture, c’est vraiment un coup de massue de nature à décourager les bonnes volontés. Mais rassure-t-elle, « on ne baissera pas les bras. On continuera à monter et à défendre nos projets ». Elle prend à témoin Catherine Tissier,  réalisatrice de documentaires de l’association ADDEC qu’elle fait intervenir dans sa classe de Terminale. « Nous, c’est nos élèves qui sont touchés. Eux, les acteurs culturels, c’est leur travail qui est compromis. »

 « Quand on commence à supprimer la culture, on peut se faire du mouron »

« S’attaquer à la culture c’est-à-dire à la pensée, et le faire en plus d’une manière aussi brutale, c’est vraiment un marqueur de l’extrême droite », s’alarme Véronique. En  professeur de philosophie qu’elle est, elle rappelle que  « La culture, c’est  ce qui fait de nous des êtres humains et pas simplement des êtres vivants.  Quand on commence à supprimer la culture dans une société, on peut se faire du mouron. Là c’est chaud ! ».

Toutes et tous sont unanimes : aujourd’hui est une première étape. Après les vacances, il  y aura tout le travail d’explication à faire avec les parents et les élèves pour leur faire mesurer les enjeux de ce qui se passe, «un travail de fond à mener dans les cadres appropriés », précisent-elles.  Les représentant·es syndicaux·ales l’annoncent aussi : « Au retour des vacances,  il va y avoir plan national des mobilisations très fortes dans le milieu de la culture, dans les services publics en général et dans le domaine de l’Éducation particulièrement ».

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