Remontés par la pleine page de promotion du parking de la place Aristide Briand publiée le matin même dans le quotidien régional, les représentants du collectif Bancs Publics ont haussé le ton pour dire qu’ils ne capituleront pas devant la « politique du fait accompli ». Ils appellent « les responsables politiques » à faire preuve de courage.
À quelques semaines de l’ouverture annoncée du parking (probablement en début d’année, « après la visite de la commission de sécurité »), les opposant·es au parking qui mènent la bataille depuis quatre ans pour le respect du droit, de la législation et du vivant ne déposent pas les armes – pacifiques bien sûr- et entendent combattre avant tout le sentiment de fatalité.
Un parking toujours inacceptable
Le fait que le parking soit quasiment achevé ne le rend pas plus acceptable. D’abord parce que sa construction a été rendue possible par une accumulation de mensonges, d’irrégularités et de malversations. Quelques preuves en sont données parmi d’autres : le pompage d’eau clandestin pour échapper au compteur réglementaire, ou encore l’entrée et la sortie d’un parking non conforme aux autorisations données par le tribunal. Pas acceptable non plus parce que les problèmes qui permettent de le qualifier d’écocide n’ont pas trouvé de solutions. Le cycle de l’eau, irrémédiablement altéré au point de compromettre l’équilibre de tout l’étang de Thau, est susceptible de créer de véritables catastrophes. Ensuite parce que les arbres qui faisaient de cette place un poumon vert et un îlot de fraîcheur ne pourront pas pousser dans le peu de terre qui leur sera proposé sur cette dalle de béton.
À Sète, « nous vivons sous le régime du mensonge, du mépris, et de l’agressivité » lance Christophe Lalia
Le collectif Bancs Publics combat le sentiment de fatalité, l’idée que « le mal est fait et qu’on n’y peut plus rien ». Pour les riverains lassés par ces quatre ans de travaux de jours et parfois de nuit, du ballet des camions, du bruit incessant, on comprend qu’ils aient hâte d’en finir. Mais ils ne réalisent pas que les nuisances, elles, vont perdurer : les embouteillages liés à cet aspirateur à voitures (300 places), les pompages nécessaires pour éviter les inondations telles qu’elles surviennent dans le parking Victor Hugo, et surtout les travaux qui reprendront si rien n’arrête le programme élaboré par l’équipe Commeinhes qu’Hervé Marques s’engage à poursuivre. Ce sera la construction dès février de la salle Brassens dans ce quartier déjà dense puis la réalisation d’un tunnel qui reliera le parking à la rue Barbusse… Tout un programme d’apprentis sorciers.
Couardise politique et communication électoraliste
D’ailleurs, Christophe Lalia, président du Collectif, montre les façades des immeubles : « Regardez tout autour de nous, « À vendre, à vendre, à vendre »… Les gens partent, les logements permanents sont transformés en locatif saisonnier, « les commerces ferment. C’est un drame écologique et social. C’est un massacre sans fin qu’il va falloir stopper ».
Pour Bancs Publics, il faut empêcher « par la résistance citoyenne » la construction de cette salle qui justifiait celle du parking. Le Collectif place aussi tous ses espoirs dans les prochaines élections pour sortir « la droite immobilière et bétonneuse » qui dirige la ville depuis 25 ans. Le collectif se félicite que l’idée de dissolution de la SPLBT, maître d’ouvrage du parking, soit d’ores et déjà avancée et suggère que la prochaine équipe municipale engage elle-même les actions actuellement portées devant la justice par les citoyens et citoyennes. Dans les différentes interventions de ce samedi 15 novembre 2025, s’exprime toutefois la crainte que la couardise politique ou la communication électoraliste ne dissuadent les nouveaux prétendant·es à la mairie de porter jusqu’au bout ce combat vital pour Sète.
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