Sauver l’élevage paysan : l’appel de Benoît Biteau

Benoît Biteau, député Les Écologistes, paysan bio, agronome - Photo - Lise Florès
Benoît Biteau, député Les Écologistes, paysan bio, agronome - Photo - Lise Florès

Lors des journées d’été des Écologistes, un atelier était consacré à une question décisive : comment sauver l’élevage paysan.

Cet élevage, extensif, biologique et respectueux des animaux, des paysages et des travailleurs, est aujourd’hui menacé par la concurrence des modèles industriels et par les importations massives. Il doit aussi composer avec les effets du changement climatique, les épidémies émergentes, le retour des grands prédateurs et la nécessité de garantir des revenus dignes à celles et ceux qui s’y consacrent.

Autour de Benoît Biteau, député, les écologistes, paysan bio et agronome, Élise Ach, spécialiste de l’élevage dans les DOM, et Ghislain Zuccolo, directeur de Welfarm, ont croisé leurs analyses.

Dans son intervention, Benoît Biteau a rappelé l’urgence de repenser nos modèles agricoles en sortant des logiques de monoculture.

Interrogé par notre rédaction, il a directement adressé un message aux viticulteurs de l’Hérault, territoire où la vigne structure encore une grande partie du paysage et de l’économie locale. « Alors aux viticulteurs, mais pas que, c’est-à-dire à tous les agriculteurs, effectivement les stratégies autour de monoculture, que ce soit de la vigne, que ce soit des céréales ou même parfois de l’élevage, sont à bannir », insiste-t-il. « Pour les viticulteurs, il faut essayer de réfléchir à comment est-ce qu’on réussit, y compris quand on est en viticulture et que c’est une plante pérenne, à sortir des logiques de monoculture. Comment est-ce que, par exemple, on fait revenir de l’élevage dans la viticulture ? Comment est-ce qu’on fait de la viticulture en agroforesterie, et créer les conditions d’une vigne qui n’a pas besoin d’être traitée avec beaucoup d’insecticides, voire de fongicides ? Voilà. Et donc c’est toute cette réflexion agronomique qui convoque une approche globale… il faut essayer de diversifier nos productions, y compris sur des plantes pérennes. »

Reste une difficulté majeure : accompagner les agriculteurs dans cette transition, alors que nombre d’entre eux peinent déjà à maintenir leur activité. Sur ce point, Benoît Biteau est direct : « c’est le nœud du problème, c’est-à-dire qu’effectivement il faudrait changer sauf que certains sont extrêmement volontaires, mais les politiques publiques ne sont pas au rendez-vous. Et moi je considère qu’on doit accompagner ces acteurs qui veulent bifurquer. Mais tant qu’on perfusera le volet agricole qui n’est pas le bon, et qu’on aura utilisé tous les crédits pour ça, on n’a plus les crédits suffisants pour permettre d’accompagner la bifurcation. C’est ça qu’il faut qu’on revisite dans nos politiques publiques : que tout l’argent public accompagne la bifurcation agroécologique. Là, ils auront les moyens de changer, d’investir et de supporter la période de transition qui est parfois un peu délicate. »

[VIDEO] Interview de Benoît Biteau, député Les Écologistes :

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