Frédéric Lafforgue, maire de Castelnau-le-Lez, tente de sauver ce qui peut l’être du désastre Sablassou. Dans un communiqué de presse truffé de contre-vérités, il s’en prend à la commission d’enquête qui a rendu un avis défavorable à l’urbanisation du secteur destiné à accueillir la future clinique du Parc.
Mais à force de déformer les faits, c’est sa propre communication qui s’effondre. Décryptage de cinq intox qui ne tiennent pas la route, car contrairement à ce que laisse entendre Frédéric Lafforgue, l’avis sur l’OAP Sablassou n’est ni idéologique ni militant : il est défavorable, argumenté par 7 pages de remarques précises, et s’inscrit dans une série de trois avis négatifs sur ce même secteur depuis 2014.
1 Calomnie gratuite
« Le rapport est directement inspiré de l’argumentaire de mes opposants », déclare Frédéric Lafforgue. On peut tout simplement nommer cela une calomnie gratuite. Le rapport s’appuie sur 1 151 contributions, dont 464 défavorables (40 %), largement motivées, et 662 favorables, souvent succinctes, déposées dans le cadre d’une campagne de mobilisation orchestrée au sein de la clinique du Parc. De nombreux soutiens portaient sur le principe du déplacement, pas sur le choix de Sablassou. Laisser croire à une adhésion massive paraît donc fallacieux.
2 Mensonge par omission ?
« J’observe que ce rapport comporte des erreurs flagrantes. Le reproche de ne pas avoir pris en compte le porter à connaissance du PPRI ruissellement est une erreur manifeste. » Y aurait-il dans cette déclaration, mensonge du maire par omission ? Les commissaires relèvent que les risques liés au ruissellement sont très importants, et qu’aucune étude sérieuse n’a été menée sur la nappe phréatique affleurante. Aucune simulation d’inondation, aucune modélisation. Frédéric Lafforgue ne prouve pas son affirmation : il l’assène en espérant qu’on ne vérifiera pas.
3 L’art du cynisme
« Le périmètre proposé est déjà urbanisé […] impacte les terres agricoles et viticoles que très marginalement, » soutient Frédéric Lafforgue. Ici c’est ce que l’on appelle une réalité inversée. Le projet mord sur des terres irriguées classées parmi les plus fertiles de la métropole. Dans les contributions, un rapport de l’Institut Agro de Montpellier explique que dès 1974, c’est pour cette fertilité qu’on les a raccordées au Bas Rhône. Dire qu’il s’agit d’un bout de friche « déjà urbanisé » relève du cynisme.
4 Le verbatim du maire honoraire
« Nous nous retrouvons comme pour la gendarmerie de PIGNAN, le COM ou l’A69, face à une fronde idéologique d’une poignée d’anti-tout… » Ici le verbatim du maire en fontion rappelle étrangement celui du maire honoraire Jean-Pierre Grand. Hélas le projet reste en contradiction avec les objectifs du PLUi-c lui-même. L’OAP de Sablassou est jugée incohérente avec le PADD (Projet d’Aménagement et de Développement Durables ) et avec les engagements affichés du PLUi-c : réduction de la consommation foncière, sobriété écologique, protection des continuités agricoles et paysagères. Le rapport souligne que l’on prévoit sur cette zone des bâtiments jusqu’à 28 mètres de haut en zone agricole, sans trame verte, sans maîtrise des mobilités, dans un secteur en limite d’urbanisation et sans plan de circulation global. Bref, un contre-modèle
5 Chantage éhonté et prise d’otage politique
« Le danger est là […] les oppositions font courir le risque réel d’un départ de la clinique. » Chantage éhonté et alarmiste de Frédéric Lafforgue ?!? Présenter les critiques d’un mauvais projet comme une menace pour l’offre de soins est une prise d’otage politique. Le déplacement de la clinique est souhaité par beaucoup, y compris des opposants au site de Sablassou. Ce que le maire refuse de faire, c’est d’étudier sérieusement des alternatives, préférant imposer une opération mal ficelée et ruineuse sur un site inadapté.
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Bref ! Un procès en sorcellerie
Acculé, Frédéric Lafforgue tente un procès en sorcellerie. Il veut criminaliser l’opposition, en niant les faits, en tordant les chiffres et en jouant la carte de la peur, le maire et son ventriloque signent là un aveu d’échec. Le projet Sablassou est bâti sur une accumulation de fautes : urbanistiques, écologiques, démocratiques. Si quelqu’un semble devoir rendre des comptes aujourd’hui, ce ne sont pas “les opposants”, mais bien un maire embourbé dans son entêtement à bétonner.
Pour rappel, les commissaires sont nommés par le tribunal administratif, accuser une commission indépendante de partialité, c’est ouvrir le bal par des insultes à la démocratie.
