Le « conclave » sur les retraites lancé par François Bayrou pour apaiser les tensions liées à la réforme de 2023 est aujourd’hui en pleine implosion.
Cette concertation, censée réunir syndicats et patronat jusqu’à fin mai pour repenser notamment le recul à 64 ans de l’âge de départ à la retraite, est devenue une source de belles crispations politiques.
Mercredi soir, la CGT a quitté les négociations en accusant le Premier ministre d’avoir « trahi sa parole » après avoir exclu tout retour aux 62 ans. Force ouvrière était déjà partie dès le début. Du côté patronal, l’U2P dénonce un « jeu de dupes », tandis que le Medef doute fortement d’un accord possible.
Du Bayrou tout craché
La CFDT demande quant à elle de revoir les règles du jeu, et elle dénonce une rupture du contrat initial. François Bayrou avait pourtant promis un dialogue « sans tabou », mais selon le ministre, face à l’aggravation prévue des déficits et aux nouveaux défis budgétaires liés à la guerre en Ukraine, revenir en arrière paraît politiquement risqué. L’opposition, elle, dénonce une mascarade, et menace même d’utiliser ce fiasco pour censurer le gouvernement.
Du Bayrou tout craché, diront certains. En insistant sur le pouvoir du dialogue puis en fixant brutalement des limites, François Bayrou porte une responsabilité directe dans l’échec de ce « conclave ». Son revirement a non seulement irrité les syndicats, mais a aussi réduit à néant les chances d’un consensus qu’il était censé favoriser.
