Réforme des parcs nationaux : risque d’une centralisation bureaucratique

Parc national - Photo - Alex CDV
Parc national - Photo - Alex CDV

Le projet de loi gouvernemental visant à fusionner les établissements publics des parcs nationaux au sein de l’Office français de la biodiversité (OFB) et à réduire les moyens locaux suscite un débat vif entre la volonté du Sénat de recentrer le contrôle de l’État et la réalité du terrain décrite par les agents des parcs. Exemple par le parc national des Cévennes.

Le rapport sénatorial publié en juillet 2025 pointe la multiplication des agences et opérateurs publics comme un facteur de complexité et de perte de contrôle de l’État sur des politiques publiques essentielles. Il recommande une rationalisation progressive, avec un renforcement du pilotage central, une clarification des missions et des financements, ainsi que des économies modérées. Cette approche viserait à rendre l’action publique plus lisible et efficace, mais s’appuie sur une volonté claire de recentralisation administrative.

En face, les agents des parcs nationaux, dans une pétition en ligne transmise au ministère, appellent à préserver la gouvernance locale indispensable pour s’adapter aux spécificités des territoires, assurer une connexion constante avec la réalité du terrain et maintenir une réactivité cruciale face aux enjeux écologiques. Un agent explique : « Cette réforme va détruire la proximité indispensable avec les territoires. La gouvernance des parcs est organisée avec un conseil d’administration majoritairement constitué d’acteurs locaux, élus, agriculteurs, habitants, cela pour co-construire des décisions adaptées tout en restant conformes aux feuilles de routes nationales. Les décisions prises loin du terrain perdent leur sens et leur efficacité. »

Un exemple concret d’adaptation locale est la gestion du loup dans le Parc national des Cévennes, seul parc habité, où des prélèvements dits « de défense » sont autorisés pour protéger les troupeaux face aux attaques tout en cherchant un équilibre entre la protection de la nature et les activités pastorales. Le parc accompagne les éleveurs avec des dispositifs et formations spécifiques, ce qui illustre la nécessité d’une gouvernance locale fine et adaptée.

Thérèse Marescaux, signataire de la pétition, élue locale et représentante Écologistes de Lozère souligne : « cet exemple des parcs montre comment le gouvernement Macron organise une politique écologique déconnectée des territoires, renforçant ainsi les frustrations locales. Après ça on va nous dire que les écologistes sont déconnectés du terrain ! Pourtant nous le répétons sans cesse : la réussite écologique passe par des politiques adaptées aux territoires, pas par une centralisation éloignée des citoyens. Nous soutenons les parcs et leur gouvernance si particulière : ils font un travail extraordinaire en particulier sur la relation avec les éleveurs et les haies. »

Ce débat illustre la tension entre une vision efficace et recentralisée portée par le Sénat, et une aspiration forte à une gestion écologique locale, flexible et collaborative. Dans un contexte d’urgence climatique, cette déconnexion programmée apparaît comme un contresens grave.

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