Les syndicats de la SNCF, réunissant la CGT-Cheminots, l’Unsa-Ferroviaire, Sud-Rail et la CFDT-Cheminots, viennent de lancer un appel à une grève illimitée à partir du 11 décembre. Et un premier coup de semonce dès le 20 novembre.
Leur revendication : un moratoire contre le démantèlement de Fret SNCF, leader du fret ferroviaire en France, prévu pour le 1er janvier. Cette restructuration, dictée par l’accord de discontinuité négocié avec la Commission européenne, mènerait à la création de deux entités distinctes, Hexafret et Technis, et avec un risque de précarisation pour les 5 000 salariés concernés.
Privatisation progressive
Au-delà de Fret SNCF, c’est une politique de privatisation progressive que dénoncent les syndicats. Ils s’alarment d’une “balkanisation” de la SNCF, qui affecte déjà les TER, Transilien et Intercités, et conduira à des transferts massifs de personnel vers des filiales privées dès la mi-décembre. La question de la survie des acquis sociaux est posée avec insistance, alors que l’ouverture à la concurrence permettra des renégociations de droits essentiels pour les cheminots.
Premier coup de semonce, dès le 20 novembre !
Cette mobilisation pourrait s’étendre sur plusieurs semaines, avec une grève reconductible par tranche de 24 heures, dès le 11 décembre, et un premier coup de semonce dès le 20 novembre, avec une “journée ultimatum” le 21. Pour nombre de cheminots, cette lutte symbolise le refus d’une privatisation « à basse intensité », en plein contexte de crise climatique où les syndicats jugent le ferroviaire public essentiel à une transition écologique.
Le ministre des Transports François Durovray appelle à un dialogue entre la direction de la SNCF et ses salariés, mais ne compte pas intervenir, rappelant que ce n’est pas à lui de gérer les conflits internes de l’entreprise. Reste à savoir si, en l’absence de dialogue, la grève se prolongera jusqu’aux fêtes de fin d’année. Les cheminots ont averti : la bataille pour préserver le statut public de la SNCF et garantir des conditions de travail justes ne fait que commencer.
— CGT Cheminots (@cgtcheminots) November 9, 2024
