Boosté par la chute du « Park King » (ainsi fut baptisé sur une affiche le maire déchu de Sète François Commeinhes), le collectif Bancs Publics avait concocté quelques surprises pour son rendez-vous hebdomadaire du samedi matin, plus fréquenté que jamais.
Comme à chaque rendez-vous, un point de la situation est présenté dont l’angle est ce jour-là : « Commeinhes n’est plus là, mais son équipe va continuer la besogne ». Aussi faut-il arrêter au plus vite le chantier, demandent les responsables du collectif, pour ne pas se retrouver dans la situation du chantier de l’autoroute A 69.
Contre la politique du « fait accompli » avant la justice
En effet, les décisions de justice annulant tout ou une partie du projet tombent trop souvent alors que l’essentiel des dégâts environnementaux, parfois irréversibles, a déjà été causé. C’est déjà le cas de la place Aristide Briand éventrée, ôtée à l’usage des sétois•es de tous âges depuis 2023, les arbres arrachés, les nuisances sonores et environnementales nombreuses, dont d’inquiétantes perturbations du cycle de l’eau…
Christophe Lalia rappelle que la justice administrative ne s’est toujours pas prononcée sur le fond du Permis de construire de ce monstrueux ouvrage, permis par ailleurs incomplet puisque n’y figure pas la sortie du parking ! Les poursuites pénales commenceront à être examinées quant à elles en juin. Il est fait au passage un appel aux dons pour contribuer aux frais de procédures.
Un audit financier pour connaitre enfin le coût réel
Le collectif attend donc la nomination du, ou de la, prochain•e maire pour lui demander officiellement d’arrêter les travaux en attendant que la justice se prononce. Cette attente doit être mise à profit pour réaliser un audit sur le financement de ce chantier, pour en connaitre enfin le coût réel et son impact sur les finances publiques pour l’avenir. On se souvient du navrant aveu de Vincent Sabatier au micro de l’émission Capital : « C’est à la fin qu’on voit la facture, comme partout ». Les citoyen·nes n’ont pas l’intention d’attendre la facture et comptent bien reprendre la main.
Faire face à la répression
La surprise, ce fut aussi la visite-témoignage de Mapuche, figure de l’écologie qui fut l’un des « écureuils » humains occupant les arbres du tracé de l’autoroute A 69. Il est venu se poser à Sète après quatre mois passés dans un arbre à Cap breton pour protester contre le passage de lignes à haute tension. Celui qui a été plusieurs fois en garde à vue a raconté comment il s’était présenté à une convocation de police déguisé en écureuil. Pour tenir le coup devant tant de répression, la lutte se doit d’être joyeuse. Ce qu’a confirmé Silvain Pastor, victime de violences policières de la part de deux policiers de la BAC sur le chantier de Place Aristide Briand fin 2023 et pourtant condamné « pour outrage et rébellion » par le tribunal correctionnel de Montpellier. Il attend toujours la décision de l’appel déposé contre ce jugement inique.
C’est dans le même esprit facétieux que sur l’air de la chanson de Hughes Auffray « Adieu monsieur le professeur », le fidèle François en a détourné toutes les paroles et bien sûr le refrain, très vite repris par la foule, « Adieu, Monsieur le Magouilleur, on ne vous regrettera jamais ».
Le rendez-vous de samedi prochain 10 mai sera tout aussi chantant puisqu’on y attend la venue de HK, en concert le soir même à Serignan, lequel invitera certainement les Sétois·es à « danser encore » et surtout, à ne rien lâcher.
