Deux ans après avoir déconseillé la consommation des légumes issus de ses jardins ouvriers, Arkema annonce leur fermeture définitive à Pierre-Bénite, au sud de Lyon en cette fin juin 2025.
La décision fait suite aux résultats d’une évaluation des risques sanitaires prescrite par la préfecture en 2023. Transmise récemment aux autorités, cette étude révèle des « vulnérabilités » et « incompatibilités » préoccupantes, notamment sur ces parcelles situées à une centaine de mètres de l’usine.
Déjà en juillet 2023, les occupants des jardins avaient été informés de premiers calculs de risques « maximisant » les expositions potentielles.
Sans admettre sa responsabilité, Arkema reconnaissait pour la première fois un danger lié aux polluants PFAS rejetés dans l’environnement. Ces composés chimiques, persistants et toxiques, sont au cœur d’une polémique sanitaire nationale.
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En janvier 2023, les prélèvements réalisés par la Dreal révélaient des taux de contamination aux PFAS alarmants. Des carottes présentaient une concentration 158 fois supérieure aux seuils recommandés pour le PFNA, molécule cancérogène interdite depuis 2016. Tous les légumes analysés contenaient également du PFHxA, utilisé par l’industriel Daikin, présent sur le même site.
Heureusement, ces résultats avaient conduit la préfecture à interdire, en mars 2024, la consommation de fruits et légumes dans un rayon de 500 m autour de la plateforme, ainsi que l’usage des eaux de puits et des eaux pluviales.
Aujourd’hui, Arkema précise que les polluants identifiés ne sont « pas liés à la production actuelle », mais renvoie aux autorités le soin de se prononcer sur d’éventuelles suites. Deux procédures sont en cours : une plainte de 30 communes déposée en 2022, et une autre, portée par la Métropole de Lyon, pour évaluer les responsabilités dans cette pollution de long terme.
Reste que cette affaire révèle toute la situation problématique des failles en France dans la gestion des polluants éternels.
