« Il est là Jean-Luc Mélenchon ? » demande un collégien du quartier Pergola – Petit Bard de Montpellier, ce vendredi 24 janvier après-midi. « Non, pas aujourd’hui », lui répond une militante. Petite déception, il pensait pouvoir approcher le numéro 10 des insoumis, celui qui marque des buts. Celui qui défend la démocratie et investit la citoyenneté dans les quartiers populaires.
« Mais Nathalie Oziol est là ! » Ce n’est pas la même chose pour lui, il voulait voir le Zidane de la politique, on lui propose Lizarazu. En revanche, pour Kamel plus âgé, déjà étudiant, c’est parfait. Il a bien identifié la députée LFI de l’Hérault : de la rigueur défensive et de vraies capacités d’offensives à l’image du joueur international Bixente de son prénom qui excellait par ses montées sur le flanc gauche, apportant largeur et profondeur au jeu. « J’ai lu sur une affiche qu’elle serait là dans mon quartier, alors je suis venu écouter », explique-t-il.
Motivé aussi, il a décidé de se rendre à Toulouse le samedi 1er février, pour les Rencontres Nationales des Quartiers Populaires, un événement soutenu par la France insoumise. « J’ai appris qu’il n’y avait pas de représentant pour mon quartier, c’est décidé, j’y vais […] Ce sera une première fois pour moi de me retrouver dans une assemblée aussi grande. » Cette 3ᵉ édition aura pour question centrale les élections municipales, avec comme thématiques : la démocratie pour tout le monde, la volonté de faire des villes inclusives afin de lutter pour l’égalité et contre les discriminations. Sans zapper bien évidemment l’écologie populaire, afin d’engager ensemble une véritable bifurcation écologique.
« Les habitantes et les habitants sont les premiers experts de leur quartier »
Nathalie Oziol a dressé un constat des problématiques remontées par les habitant·es, notamment les mères de famille. Les sujets récurrents incluent le manque de logements sociaux et intermédiaires, avec trop souvent « une opacité dans les attributions ».
Les habitants, souvent contraints à des logements exigus, attendent parfois jusqu’à onze ans sans obtenir satisfaction. L’élue de La France insoumise dénonce un urbanisme qui favorise les « passoires thermiques » et appelle à impliquer davantage les citoyen·nes, qu’elle qualifie de « premiers experts, mais hélas les derniers consultés ».
Nathalie Oziol pointe aussi du doigt les pratiques politiques locales « en baronnies », où l’absence de transparence paralyse les prises de décision. Par exemple, dans le cadre des attributions de logements, on ignore souvent les critères précis ou les arbitrages utilisés. Ainsi ces baronnies politiques (en référence au pouvoir des barons qui régnaient sur leurs terres au moyen-âge) sont-elles soutenues par des réseaux clientélistes, où des faveurs (emplois, services, subventions) sont distribuées en échange de loyauté ou de soutien électoral ? « Quand il n’y a pas d’attribution de logement, personne ne sait pourquoi, même moi en tant que députée, quand j’envoie des courriers à l’équipe municipale, aux élus locaux en charge du logement ». Il y a urgence pour l’insoumise, « il faut impliquer tous les gens dans la fabrication de la vie politique et de la vie sociale. »
La députée milite pour une démocratie participative réelle. Objectif : replacer les citoyen·nes, notamment des quartiers populaires, au cœur des politiques publiques. « Il faut écouter et construire ensemble pour transformer durablement », conclut-elle.
À Toulouse, le 1er février seront abordés la garantie de l’accès aux services publics et aux biens communs, comme le droit au logement, pour une révolution de l’habitat.
