Lors des 3e rencontres nationales des quartiers populaires à Toulouse, la députée de l’Hérault, Nathalie Oziol, a livré un plaidoyer engagé en faveur de la démocratie participative et de l’implication citoyenne dans les quartiers populaires. Face aux critiques de « communautarisme », elle oppose une réalité sociale marquée par la marginalisation et le retrait progressif des services publics.
« Les quartiers populaires, ce sont des quartiers où souvent les services publics ont été enlevés, retirés progressivement, où les gens se sentent un peu citoyens de seconde zone et ont l’impression qu’ils ont droit à moins que d’autres», affirme Nathalie Oziol. Elle insiste sur le fait que ces réalités ne sont pas propres aux quartiers urbains, mais touchent également les territoires ruraux. Cette situation, selon elle, justifie pleinement des initiatives telles que les rencontres de Toulouse, où « des militants, des sympathisants ou simplement des habitants et des habitantes » se réunissent pour « mettre en commun une réflexion pour améliorer le quotidien ».
[VIDEO] Interview avec Nathalie Oziol, députée de l’Hérault :
Une démocratie accessible à tous
L’élue insoumise évoque ainsi des thèmes structurants pour l’avenir, comme « le logement, la démocratie participative, l’écologie populaire », elle explique que ces préoccupations sont au cœur du travail mené par LFI. La démocratie, selon elle, ne peut être efficace que si elle est accessible à toutes et tous.
« Les quartiers populaires, ce sont des zones, des endroits où souvent les gens sont mal inscrits, non inscrits, abstentionnistes et donc ne participent pas au processus électoral ». Face à cela, la France Insoumise a organisé « de grandes campagnes d’inscription sur les listes électorales au moment des Européennes ». Résultat ? « La liste de la France insoumise est arrivée largement en tête », précise-t-elle.
Elle accuse les macronistes de ne pas œuvrer en ce sens : « ils ne font jamais de campagne sur les listes électorales, ne rappellent jamais quels sont les droits électoraux des gens ». Pour Nathalie Oziol, permettre aux habitants de voter, c’est leur donner une voix et garantir une représentation politique plus fidèle aux aspirations de tous.
Au-delà de la mobilisation électorale, ces rencontres sont aussi là pour bâtir une réflexion politique sur le long terme. « Tout le travail d’aujourd’hui sert en quelque sorte à développer la réflexion d’un travail programmatique », explique-t-elle. La France Insoumise prépare activement les municipales de 2026, et s’appuie sur une feuille de route approuvée par 93 % de ses militant·es.
Désaccord profond avec la présidente du conseil régional d’Occitanie : « nous ne partageons rien avec Carole Delga ! »
Interrogée sur la présidente socialiste du conseil régional d’Occitanie, Carole Delga, qui qualifie LFI de « gauche conflictuelle », Nathalie Oziol reste directe et claire : « on ne se cache pas du fait que nous ne partageons rien avec Carole Delga ». Elle lui reproche notamment son éloignement de la Nupes en 2022, un choix qui, selon elle, a conduit à l’élection de 14 députés du Rassemblement National dans la région.
Elle critique aussi son soutien au projet de l’autoroute A69, qu’elle qualifie de « projet anti-populaire ». « Nous allons continuer de faire ce que nous savons faire de mieux, c’est-à-dire s’adresser à tout le monde et prendre en compte la parole de chacune et de chacun ». Nathalie Oziol revendique ainsi une ligne politique ancrée dans les revendications des classes populaires, et se place en opposition à une gauche comme celle de Delga qu’elle considère trop conciliante avec les macronistes. « Jean-Luc Mélenchon, dont Carole Delga a le nom tout le temps à la bouche, a fait 22 % à l’élection présidentielle. Elle essaie de construire un espace politique sans ces 22 %, donc avec les macronistes, avec Laurent Wauquiez, grand bien lui fasse », ironise-t-elle.
Une gauche insoumise en ordre de bataille
La députée de l’Hérault entend inscrire son action dans la durée. En s’appuyant sur des initiatives citoyennes et des campagnes d’inscription électorale, elle veut construire une alternative politique crédible et responsable, face à celles et ceux qui négligent les préoccupations des classes populaires. « Faire participer tout le monde au processus politique », tel est le mot d’ordre de Nathalie Oziol. Un message qui, à deux ans des municipales, s’impose comme un appel à la mobilisation.
