Montpellier : interpellation citoyenne pour rompre le jumelage avec Tibériade

Taibi, Anne Bisson, Alenka Doulain - Photo - Jean-Philippe Vallespir
Taibi, Anne Bisson, Alenka Doulain - Photo - Jean-Philippe Vallespir

Prés du Corum sous un platane, Alenka Doulain lance ce jeudi une conférence de presse. Les services de la Maison des relations internationales ont refusé d’accueillir dans leur jardin, cette entrevue avec les journalistes.

Cause Commune Montpellier, le collectif Alternative Populaire, et Alenka Doulain élue d’opposition, ont annoncé le lancement d’une procédure d’interpellation citoyenne pour demander la rupture du jumelage entre Montpellier et Tibériade, ville israélienne partenaire depuis 1983.

La démarche est faite pour dénoncer l’inaction de la majorité municipale de Michaël Delafosse face à ce lien symbolique jugé « indigne » dans le contexte actuel de guerre à Gaza et d’occupation des territoires palestiniens.

« Ce n’est pas une pétition, c’est un acte politique »

Anne Bisson, citoyenne montpelliéraine a présenté l’outil choisi : le droit d’interpellation citoyenne, en vigueur à Montpellier depuis 2024. Il permet à tout groupe de citoyens recueillant 5 % des signatures du corps électoral (soit environ 8 500 personnes) de porter une question au conseil municipal. « Ce n’est pas une pétition, c’est un acte politique légal et local pour dire que nous refusons d’être complices », a-t-elle expliqué. L’initiative, déjà soutenue par près de 800 signataires en quelques jours, entend mobiliser largement sur le terrain : marchés, arrêts de tram, réunions de quartier, pour atteindre l’objectif d’ici trois à six mois.

Taïbi, membre du Collectif Alternative Populaire, a dressé un tableau sombre de la situation humanitaire à Gaza : « un carnage sans précédent », documenté par l’ONU et plusieurs ONG. Il a dénoncé la colonisation croissante en Cisjordanie, les discriminations à l’intérieur d’Israël, même envers les citoyens arabes, et le silence complice des institutions occidentales. « Notre ville ne peut pas être associée à un tel régime », Taïbi homme engagé et responsable appelle les Montpelliérain·nes à faire pression sur leurs élu·es, « de manière légale et non violente. »

L’ONU appelle à des pressions à tous les niveaux face au génocide en cours à Gaza

Pour Alenka Doulain, conseillère municipale (MUPES), la rupture du jumelage relève d’une cohérence politique : « Montpellier l’a fait pour Omninsk après l’invasion de l’Ukraine. Pourquoi pas pour Tibériade, alors que l’ONU appelle à des pressions à tous les niveaux face au génocide en cours à Gaza ? » Cette responsable politique a rappelé que des villes dirigées par des majorités sociales-démocrates, comme Barcelone ou Strasbourg, ont déjà pris de telles mesures.

Elle a aussi souligné « l’ambiguïté » persistante de Michaël Delafosse, entre gestes symboliques contradictoires et refus d’une condamnation claire des agissements du gouvernement israélien.

Avec cette campagne, les porteurs de l’initiative veulent faire entendre une parole politique courageuse, en rupture avec la posture de « diplomatie du en même temps » qu’ils reprochent à la municipalité de Delafosse. Pour eux : « ce n’est pas seulement un débat de politique étrangère, c’est une question de cohérence, de dignité et d’humanité. »

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