Mobilisation sociale : la CGT de l’Hérault sonne l’alerte et prépare la riposte

Ludovic Sigal UD 34 CGT - Photo - PLURIELLE INFO
Ludovic Sigal UD 34 CGT - Photo - PLURIELLE INFO

Alors que les services publics et l’action sociale s’enfoncent dans la crise, la CGT de l’Hérault prépare une série de mobilisations face aux politiques gouvernementales d’austérité, jugées responsables de l’affaiblissement des droits sociaux et du démantèlement du modèle solidaire.

Ludovic Sigal, membre du bureau de l’union départementale, annonce : « tous les secteurs sont en train de se mettre en mouvement », et il évoque un printemps social chargé. Deux dates sont à retenir : le 1er avril, journée dédiée à l’action sociale, et surtout le 3 avril, mobilisation nationale pour la défense des services publics, des salaires, de la protection sociale et contre les licenciements.

Dans l’Hérault, la situation de l’action sociale est jugée « précaire », même avant les annonces de coupes budgétaires. Aides à domicile, structures médico-sociales ou accompagnement des plus vulnérables : ces secteurs sont déjà au bord de la rupture. « On ne peut pas maintenir un service de qualité avec des moyens qui fondent », alerte Ludovic Sigal.

La capitalisation dans le système de retraite

Sur le plan politique, la CGT ne nourrit aucune illusion. Ni du gouvernement Bayrou ni du précédent mené par Michel Barnier, les syndicalistes n’attendent pas un changement de cap. « Il s’agit d’une continuité néolibérale au service des plus riches », dénonce Ludovic Sigal, évoquant les 200 milliards d’euros d’exonérations fiscales annuelles, en parallèle des sacrifices imposés aux salariés et aux retraités. « Deux cents milliards d’un côté, deux ans de travail en plus pour dix milliards de l’autre. Le calcul est vite fait. »

La principale inquiétude du moment ? L’introduction d’une part de capitalisation dans le système de retraite. Selon la CGT, un projet pourrait voir le jour dès juin au parlement, sous l’influence d’un Medef satisfait de voir des syndicats « plus ouverts » à cette idée. Un scénario que Ludovic Sigal qualifie de « périlleux » : « La capitalisation, c’est confier nos retraites aux marchés. En 2008, 5400 milliards de dollars se sont évaporés. Ce modèle n’est pas fiable. »

La CGT assume donc sa rupture avec le conclave lancé par l’exécutif Bayrou : « c’était un passage obligé pour faire entendre nos propositions ». Objectif désormais : mobiliser à nouveau dans la rue. Et Ludovic Sigal le rappelle « 80 % des Français restent opposés à la réforme des retraites. » Deux ans après son adoption par 49.3, cette réforme qui impose deux ans de travail supplémentaires n’est toujours pas digérée, bien au contraire car depuis les urnes ont parlé, plaçant en tête la coalition qui programmait son annulation.

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