Méritocratie : instrument de légitimation des inégalités

Le sens des mots #LSDM - Photo - LAB_ PLURIELLE INFO
Le sens des mots #LSDM - Photo - LAB_ PLURIELLE INFO

Le mot méritocratie trouve ses racines dans le latin mereo « être digne, mériter », et le grec kratos « pouvoir, domination ».

Il désigne initialement un système politique et social dans lequel les positions de pouvoir, les responsabilités et les privilèges sont attribués en fonction du mérite individuel, entendu comme l’effort, le talent, la compétence, plutôt que de l’origine sociale, de la richesse ou des relations.

Ce terme a été forgé en 1958 par le sociologue britannique Michael Young dans son ouvrage The Rise of the Meritocracy, où il décrit une société dystopique où l’élite croit avoir « mérité » sa place et méprise ceux qui ne réussissent pas. Bref ! C’est un peu l’inventeur du macronisme. En ce sens, l’usage critique du mot se répand : la méritocratie n’est plus seulement un idéal, mais aussi un mythe à déconstruire.

Dans les sociétés occidentales, l’idée qu’un individu puisse s’élever grâce à son travail et à son talent reste puissante : l’idéal républicain français le formule en termes d’« égalité des chances ». Cependant, les travaux sociologiques montrent que les origines sociales, culturelles et géographiques restent déterminantes dans la réussite.

Ainsi, la méritocratie, plutôt que de neutraliser les inégalités, peut en réalité les masquer ou les légitimer.

Il existe bien un grand écart entre la promesse méritocratique et la réalité des mécanismes de sélection sociale. Et si la méritocratie reste un raccourci conceptuel : elle nomme l’idéal selon lequel chacun peut accéder à la position qui correspond à son mérite. Mais elle implique aussi un présupposé : que l’égalité des chances existe réellement, ce que les études montrent comme largement contestable.

Loin d’être un simple principe neutre, la méritocratie devient alors un instrument de légitimation des inégalités, voire de culpabilisation des défaites.

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