Le mouvement est lancé. Depuis ce lundi 10 février, les agents des ports de Sète et de Port-la-Nouvelle ont débrayé, et entament une grève reconductible.
Ils protestent contre la réorganisation de leur temps de travail, imposée par la Région Occitanie et l’absence de garanties sur leurs congés. Le mouvement est très suivi. Près de 90 % des effectifs des ports de Sète et de Port-la-Nouvelle sont mobilisés. Tous participent à l’arrêt de travail.
À Sète, la conséquence est immédiate : les ponts ne sont pas levés, et bloquent ainsi le passage des bateaux entre l’étang de Thau et la mer. Un coup de pression destiné à faire réagir la Région. « C’est très important ce débrayage, parce qu’aujourd’hui, avec leur mode de calcul, on pourrait ne plus bénéficier de nos cinq semaines de congés annuels », dénonce Christophe, magasinier à Port-la-Nouvelle.
Deux points de blocage majeurs
Selon Guilhem Dmitrowicz, secrétaire général adjoint de la CGT Conseil régional Occitanie, deux points de blocage persistent dans les négociations avec la Région. « Le premier, c’est la sécurisation de quatre jours de repos compensatoire pour les agents en catégorie active. On nous dit qu’ils seront conservés, mais sans définir le cadre juridique, les modalités de pause, s’ils peuvent être perdus et dans quelles conditions ils doivent être posés. Il faut donc clarifier ce cadre juridique. »
Deuxième point de crispation : le calcul du temps de travail. « Sur un des deux cycles horaires, la région a un mode de calcul qui, dans certaines hypothèses, ferait que les agents concernés n’auraient plus leurs cinq semaines de congés payés », poursuit-il.
Un dialogue social à la dérive
Au-delà de ces revendications, les grévistes dénoncent la méthode de la Région. « La transmission des documents sur la réécriture complète des règlements de temps de travail nous a été faite le 21 janvier, sans discussion possible », s’inquiète Laurent Blasco, secrétaire général de la CGT Conseil régional Occitanie. « Depuis deux ans, la Région échange avec le préfet sur ces réformes, sans nous consulter. C’est inadmissible. »
Soutiens et mobilisations
Ce conflit, qui concerne les agents portuaires, entraine aussi la solidarité d’autres professions. « On a la même direction, les mêmes RH, et même si on n’est pas directement concernés, on est là pour soutenir nos collègues », confie Xavier, marin au port de Sète.
Les grévistes se réuniront en assemblée générale dans la journée pour décider de la suite à donner au mouvement. Une manifestation est d’ores et déjà annoncée vendredi devant l’Hôtel de Région à Montpellier. « On ne désespère pas d’avoir des nouvelles de notre employeur, mais c’est aux agents de décider de la poursuite de la grève », conclut Guilhem Dmitrowicz.
Lors de l’assemblée générale, les agent·es ont décidé de s’inscrire dans le mouvement de grève de l’ensemble des agents du Conseil régional, prévu pour le vendredi 14 février. « C’est ce qui a été décidé en AG, et les agents étaient contents de cette solidarité », confirme Guilhem Dmitrowicz par téléphone. La CGT prévoit également de saisir le préfet et envisage un recours devant le tribunal administratif pour contester la régularité de la réforme. « Si la Région refuse de sécuriser les conditions de travail des agents, nous les y contraindrons par voie légale », prévient-il. Dans une intersyndicale, ce vendredi, ce sont ainsi les 7 500 agents de la Région, répartis entre les lycées, les sièges, les ports, les musées et les Creps, qui pourraient rejoindre la mobilisation.
Grève des agents des ports de Sète et Port-la-Nouvelle 🎙️👉 Explications avec Laurent Blasco, Secrétaire général CGT Conseil régional Occitanie et Guilhem Dmitrowicz, Secrétaire général adjoint @CGTCadresTechs @CGT34herault @UnionCgt pic.twitter.com/uFrZ7hGnR6
— PLURIELLE INFO (@Plurielleinfo) February 10, 2025
