Le 9 juin 2024, le Rassemblement national obtient près de 32% des suffrages aux élections européennes remportant ainsi 30 sièges au parlement européen. Un score qui conduit le président Macron à dissoudre l’Assemblée nationale le soir même et à convoquer des élections législatives anticipées qui se dérouleront le 30 juin et le 7 juillet.
Le 14 juin, à l’appel d’une dizaine d’associations locales, 3 syndicats et 7 partis de gauche, plus de 500 personnes se rassemblent devant la mairie de Sète pour clamer haut et fort leur refus de voir le RN accéder au pouvoir. A cette occasion, l’idée de la création d’un collectif « Sète lutte contre l’extrême droite », ouvert à toutes celles et tous ceux qui, au titre de leurs organisations respectives ou à titre individuel, veulent y participer, est lancée. « Pour la première fois dans notre histoire, en temps de paix, un parti raciste, antisocial et réactionnaire pourrait accéder au pouvoir. Quel que soit le résultat final des élections, nous devons dénoncer leurs méthodes, leurs falsifications, leurs mensonges et, bien sûr, leurs actes. De façon systématique et pas seulement à l’approche des élections. »
Avec plus de 33% au soir du 1er tour des législatives, le RN et ses allié·es sont effectivement aux portes du pouvoir. Dans la 7e circonscription de l’Hérault (celle de Sète), le député RN Aurélien Lopez-Liguori est réélu dès le 1er tour.
Le 2 juillet 2024, avant que le 2eme tour des législatives ne renvoie le RN à la 3eme place, derrière le Nouveau Front populaire et le bloc présidentiel « Ensemble », lors d’un nouveau rassemblement à l’appel de la LDH, la proposition de créer « Sète lutte contre l’extrême droite » est réitérée suivie, dès le 8 juillet, de l’envoi d’un mail à toutes les organisations susceptibles d’être intéressées par la création de ce collectif local.
Aujourd’hui, ce sont au total plus de 50 organisations locales (associations, collectifs, syndicats, partis politiques) et de nombreuses individualités qui ont rejoint ce collectif pour mettre en lumière la dangerosité de l’extrême droite qui préfère construire un projet de société fondé sur la préférence nationale (qui consiste à trier les personnes en fonction de leurs origines), sur l’inégalité de droits entre les personnes, sur l’exclusion et la discrimination, sur le repli national et pour les ultra-riches plutôt que défendre l’émancipation individuelle et collective, la solidarité dans le respect de toutes les différences d’origine, de nationalité, de religion, de genre et d’opinion et le vivre ensemble.
Après plusieurs réunions, la première action du collectif s’est déroulée le 22 novembre lors de la venue de Jordan Bardella pour la signature de son livre. Près de 200 personnes étaient là pour lui signifier qu’il n’était pas le bienvenu sur l’île singulière.
En décembre, le numéro 1 du journal du collectif, La Vigie, est sorti. 2000 exemplaires ont été distribués sur les marchés de la ville et il a été largement diffusé par voie numérique. L’objectif de cette publication est de démontrer les mensonges de l’extrême droite et l’imposture des représentant·es et élu·es du FN/RN. Des conseils municipaux aux fauteuils de l’Assemblée nationale et du Parlement européen, l’équipe de rédaction suit au plus près et décrypte les dires, faits et gestes de l’extrême droite dans notre département et bien sûr les votes de leurs élu·es.
D’autres actions sont prévues, notamment des formations mais aussi des conférences-débats afin de mieux comprendre l’ADN du RN et de ses allié·es, de déceler les faux-semblants, les distorsions entre les discours et les actes et dévoiler leur proximité avec des groupuscules ultra violents.