La France insoumise (LFI) a présenté, le 22 octobre 2025, son contre-budget pour 2026, en réponse au projet du Premier ministre Sébastien Lecornu.
Pour Mathilde Panot, présidente du groupe à l’Assemblée, « une alliance Macronie-RN se noue pour défendre un budget dangereux ». Selon LFI, les 40 milliards d’euros d’effort budgétaire annoncés par le gouvernement masquent 50 milliards de coupes réelles dans les services publics et la protection sociale.
« Pendant que les hôpitaux et les écoles manquent de moyens, le gouvernement augmente les dépenses militaires et épargne les grandes fortunes », dénonce La France insoumise. À peine 15 % de l’effort pèserait sur les affairistes ; le reste sur les classes populaires et moyennes.
Une austérité déguisée
LFI dénonce un « budget de malheur » et détaille une série de mesures qu’elle juge antisociales :
- gel du barème de l’impôt sur le revenu et de la CSG, équivalant à une hausse d’impôt d’environ 100 € par an ;
- absence de revalorisation des allocations sociales (RSA, indemnités journalières, aides aux aidants, allocation de décès) ;
- plan d’austérité de 5 milliards imposé aux collectivités, impactant cantines, périscolaire, culture et sport ;
- hausse de la TVA pour les artisans et micro-entrepreneurs, perte de 100 € net par mois pour les apprentis ;
- imposition des indemnités maladie pour les patients atteints de pathologies longues (jusqu’à 850 € supplémentaires) ;
- augmentation des taxes sur les titres de séjour et demandes de nationalité, perçue comme discriminatoire.
Pour Mathilde Panot, ce budget poursuit « la spirale récessive et le chantage à la dette » engagés sous Macron : « la politique de l’offre est un modèle périmé, incapable de financer la bifurcation écologique. »
« Un autre budget est possible »
Le président LFI de la commission des Finances, Éric Coquerel, défend une approche « par les besoins et non par les recettes contraintes ». Le contre-budget insoumis prévoit 167 milliards de nouvelles dépenses financées par 183 milliards de recettes supplémentaires.
Principales mesures :
- abrogation de la réforme des retraites et retour à 62 ans (25 milliards) ;
- SMIC à 1 600 € net (1,6 milliard) ;
- 4 milliards pour l’hôpital, 6 milliards pour le RSA, 10 milliards pour les énergies renouvelables, 7,5 milliards pour le rail et les trains de nuit, 3 milliards pour le logement public.
Côté recettes, LFI mise sur :
- la taxe Zucman sur les très hauts patrimoines et les multinationales ;
- le rétablissement de l’ISF “climat” (35 milliards) ;
- une taxe à 100 % sur les héritages supérieurs à 12 millions € (10 milliards) ;
- une taxe sur les dividendes (10 milliards) ;
- la fin des exonérations patronales au-delà de 2 SMIC (8 milliards).
« Nous faisons le choix d’un budget de la demande, de la justice fiscale et des services publics », explique Clémence Guetté, vice-présidente de l’Assemblée.
🔴🗣️ « Il y a une vérité générale, aussi comprise dans notre #Budget2026 : le développement de l’humanité a toujours été lié à l’entraide et la solidarité entre les êtres humains.
Tandis que ses phases de régression ont toujours été la conséquence d’un égoïsme social. » -… pic.twitter.com/Rjx9oBOGnl
— La France Insoumise à l’Assemblée nationale (@FiAssemblee) October 22, 2025
Revers en commission
Dans la nuit du 22 au 23 octobre, la commission des Finances a rejeté la partie recettes du budget 2026 : 37 voix contre, 11 pour. Gauche, RN et LR ont voté contre, tandis que le MoDem, Horizons et LIOT se sont abstenus.
Un revers pour le gouvernement, qui aborde les débats à l’Assemblée sous tension, face à une opposition déterminée à démontrer qu’un budget social, écologique et excédentaire est possible « sans austérité ni sacrifices ».
