vendredi 21 mars 2025 • 4h54

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La politique municipale ne doit pas être l’affaire d’un petit cercle d’élu·es

"Une ville ne peut se construire sans ses habitants" Rhany Slimane - Photo - Rayan Bell
"Une ville ne peut se construire sans ses habitants" Rhany Slimane - Photo - Rayan Bell

Le conseil municipal du 11 février à Montpellier a connu une affluence inhabituelle. Bien que publiques, ces séances attirent peu de citoyens, souvent par manque d’information ou d’intérêt pour des discussions jugées trop techniques. 

Mais, en ce mois de février, le conseil a accueilli un public bien plus large. À l’origine de cette dynamique, une initiative portée par Rhany Slimane, militant de La France Insoumise, qui a invité avec son groupe d’action « Prés d’Arène »  les habitant·es de son quartier à assister aux débats municipaux. 

S’approprier la politique locale 

Cette démarche part d’un constat simple « La politique municipale ne doit pas être l’affaire d’un petit cercle d’élus, mais un espace où les habitants peuvent suivre et comprendre les décisions qui impactent leur quotidien », explique Rhany Slimane. Pour lui, il existe un fossé entre les institutions locales et la population, un écart qu’il souhaite réduire pour apporter une meilleure compréhension du fonctionnement de la Mairie, concrétisant en cela l‘orientation stratégique nationale des insoumis qui affirment leur objectif « de rendre la commune à ses habitant·es et de porter un programme de rupture à l’échelle municipale« .

En organisant cette initiative, il espère « casser l’image d’un conseil municipal perçu comme un lieu fermé », qui ne serait réservé qu’aux élu·es et aux initié·es. « C’est l’affaire de tous », il s’agit d’engager une dynamique pour une transparence et une émancipation démocratique. 

Si peu de Montpelliérain·nes se déplacent pour assister aux conseils municipaux, c’est aussi parce que leurs mécanismes restent méconnus. L’ancien collaborateur parlementaire donne en exemple le langage souvent trop technique employé lors des séances, les procédures complexes et le manque de communication accessible pour le grand public. « Ces barrières éloignent les citoyens des décisions qui les concernent, alimentant ainsi la défiance et l’abstention », souligne-t-il. 

Ce manque de clarté profite-t-il aux élu·es en place ? 

On le constate, rien n’est fait pour inclure les habitant·es, surtout ceux des quartiers populaires si peu  représentés dans les assemblées : « la majorité actuelle ne fait rien pour aider à la compréhension du fonctionnement du conseil municipal ». 

Alors, l’objectif de son action est double : informer les habitant·es sur les débats et les décisions prises pour leur ville, mais aussi leur démontrer qu’ils peuvent à terme eux aussi, prendre la parole et s’impliquer dans la gestion municipale. « Nous pouvons changer les choses collectivement ». 

Cette première initiative devrait en appeler beaucoup d’autres. Passionner le plus grand nombre à la vie politique, et susciter des vocations, Rhany Slimane en est convaincu : « en ouvrant le conseil municipal aux associations et aux citoyens, nous démontrons qu’il est possible de participer activement au débat public. Il est important de co-construire Montpellier ».

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