Ce sont les classes populaires qui sont directement touchées par les crises écologiques, économiques et sociales. Alors loin de se limiter à la protection de l’environnement, l’écologie populaire, débattue lors d’une table ronde le 30 novembre à Montarnaud, lie justice sociale, droits fondamentaux et préservation des ressources.
La solidarité, moteur du changement
Le capitalisme ne veut rien changer tant il s’engraisse sur un monde qu’il détruit. Reste à savoir, jusqu’à quand pourra durer cette autodestruction ? En attendant, Théodore Tallent, chercheur à Sciences Po, souligne l’importance de reconnaître les pratiques écologiques des classes populaires, qu’elles soient rurales ou urbaines. Car ces pratiques offrent les clés pour construire une société plus sobre, plus digne, et ancrée dans son territoire.
« Ah, mais j’ai vu ça à la télé, c’est à cause des écolos… » Pour s’affranchir des messages toxiques et manipulatoires du marché qui veut conserver ad vitam aeternam (pour toujours et indéfiniment) ses consommateurs, les acteurs de l’écologie populaire s’opposent aux injonctions culpabilisantes. Ielles privilégient une transition écologique par et pour tous, où la solidarité devient le moteur du changement. Lise Florès est dans la co-construction avec un « vrai collectif citoyen » porteur « d’espoir et d’actions », attentif à tous les acteurs du territoire.
[VIDEO] Interview avec Lise Florès, membre du Bureau exécutif régional Les Écologistes, Porte-parole du groupe du Lunellois :
Un changement radical de société
Écologie de terrain, connectée aux réalités de vie, elle est équilibre et amour des territoires et de leurs cultures. Objectif simple : « dépasser les clichés sur la sobriété subie ». En clair, l’écologie populaire se doit d’enrichir les imaginaires pour favoriser la transition écologique, voire un changement radical de société. Ce nouveau courant de l’écologie est puissamment complété par l’écologie décoloniale dont Malcolm Ferdinand ( « Une écologie décoloniale » édition Seuil) et Fatima Ouassak (« Pour une écologie pirate et nous serons libres » La Découverte) sont les brillant·es précurseur.ses.
Pour Sylvain Carrière Député de l’Hérault, « entre 55 projets et 18 milliards d’euros pour faire quelques kilomètres de routes, une A69 à 19 euros pour gagner 10 minutes, un tunnel sous le massif de la Gardiole et un viaduc au-dessus de Poussan », le changement de paradigme devient vital.
[VIDEO] Interview avec Sylvain Carrière Député LFI/NFP de l’Hérault :
À Macondo, près de Montarnaud, lors de la Fronde Populaire organisée par le collectif QG Quartier Généreux ce week-end, l’attention était portée sur l’intelligence collective pour favoriser les échanges. Lorène Lavocat, journaliste à Reporterre qui participait à ces rencontres, souligne que « 70% des jeunes ne se sentent pas représentés par les écologistes », même s’ils se sentent légitimes pour agir et protéger la planète. L’écologie populaire propose d’une certaine façon de s’affranchir de l’écologie politique pour sortir de l’entre-soi des convaincu·es et toucher le plus grand nombre. C’est organiser la manière de faire basculer les modes de vie en se reconnectant à « la joie d’une écologie quotidienne », précise Lise Florès.