D’un scrutin à l’autre : Élection européenne de 2019 et 2024

Moment du vote - Photo Arnaud Jaegers
Moment du vote - Photo Arnaud Jaegers

Entre 2019 et 2024, bien des événements sont survenus : notamment le mouvement des gilets jaunes et son incroyable répression, l’épidémie COVID qui a soumis le pays à une expérimentation de la soumission à un très haut niveau (tout en laissant les hôpitaux publics exsangues), la campagne des municipales interrompue par cette épidémie et enfin les élections présidentielles qui ont vu, malgré le score de Jean-Luc Mélenchon loupant sa qualification au 2e tour à seulement 400 000 voix,  la réélection par défaut d’Emmanuel Macron. 

L’impopularité qui caractérise Emmanuel Macron, s’est renforcée depuis avec le passage en force, sans vote du Parlement, de la réforme des retraites et le ralliement tacite aux thèses d’extrême droite par l’adoption des lois Immigration ou portant réforme de l’indemnisation du chômage. L’analyse comparative des résultats des élections européennes de 2019 et 2024 à l’échelle des 15 communes de notre circonscription, la 7e  de l’Hérault, permet de faire les constats suivants.

Le RN est en progression dans toutes les communes, rurales comme urbaines. Mais cette progression est freinée dans les villes les plus importantes de la circonscription. Même constat pour Reconquête avec cependant une progression moindre. L’isolement, la dispersion, la frustration face aux retraits des services publics favorisent ces votes de peur et de défiance. 

Comme au plan national, Les Républicains marquent un recul dans toutes les communes de la circonscription, sans doute au profit de l’extrême droite, phénomène certainement aggravé par les condamnations des maires de Sète et d’Agde, élus tous deux sous cette étiquette désormais peu glorieuse sur notre territoire.

Le parti du président Macron, Renaissance, enregistre un recul dans toutes les communes confirmant ici le camouflet que les électeur/trice·s ont souhaité lui donner. 

Portée par l’hyper médiatisation du fondateur de Place Publique, Raphaël Glucksmann, la liste PS bénéficie d’une progression dans toutes les communes, plus forte en milieu urbain, tandis que le parti Les Verts  marque le pas dans toutes les communes, tout comme la liste du PCF dont le recul est le plus prononcé à Sète. Sans doute ces deux formations ont-elles été pénalisées pour leur refus de présenter une liste d’union (Nupes) dont le PS semble avoir récolté les fruits, assez injustement d’ailleurs puisqu’il a effectué le même choix de la désunion.

Enfin, malgré le pilonnage médiatique incessant dont elle est l’objet, malgré la diabolisation orchestrée contre elle, la liste de France Insoumise-Nupes a légèrement reculé en milieu rural, mais davantage progressé en milieu urbain, notamment à Sète où elle gagne 852 voix sur 2019. Au plan national, c’est un million de voix qu’elle a gagné entre 2019 et 2024, ce qu’aucun commentateur de plateau n’a jugé utile de souligner.

 

La décision de Macron de dissoudre l’Assemblée nationale n’a pas laissé le temps de tirer les enseignements de ces élections puisque dès le lendemain, il a fallu s’organiser, et de fait se réunir à nouveau, pour déjouer ce coup d’État reconnu par Macron lui-même comme étant une « grenade dégoupillée ». Nous y sommes parvenus grâce à une mobilisation militante et citoyenne exceptionnelle, forte d’un programme de rupture avec le système inhumain et absurde qui prévaut dans notre pays depuis des décennies.

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