Le 13 juin dernier, les militant·es de la campagne Boycott-Désinvestissement-Sanction (BDSF) –Urgence Palestine de Montpellier ont mené une action à la Maison des Relations Internationales (MRI) pour demander la suspension du jumelage de Montpellier avec la ville israélienne de Tibériade, en protestation du génocide en cours à Gaza. Deux d’entre eux passeront devant le tribunal judiciaire.
L’action du 13 juin était pourtant on ne peut plus pacifique. Elle consistait à scotcher des banderoles sans rien abîmer, à mettre quelques gouttes de gouache rouge lavable sur un carrelage et à projeter symboliquement cette même gouache sur le drapeau des USA, acteur du génocide en cours aux côtés d’Israël.
Une employée de la Maison des Relations internationales était même venue discuter avec les militant·es « sans agressivité de part et d’autre », précise le communiqué envoyé par BDSF-UP Montpellier, qui ajoute : « On apprendra plus tard qu’il s’agissait de la directrice de la MRI. Du coup qu’elle ait dit, « ce n’est pas très grave, je dois partir, on en reparlera » donne toute sa dimension non-violente au climat de l’opération et à l’opération elle-même. »
Ces faits sans gravité autre que symbolique ont déclenché l’ire du Préfet, du Maire, du sénateur PS et de l’inénarrable Présidente départementale du CRIF, qui ont provoqué un branle-bas de combat : descente de police, arrestation de deux militants, Ahmed et José-Luis. Ils passeront 24h en Garde à vue puis seront conduits menottés en fourgon de détention, directement au tribunal judiciaire. Là, le procureur leur signifie leur mise sous contrôle judiciaire et leur convocation à comparaitre devant le tribunal judiciaire de Montpellier pour répondre du chef d’accusation de « dégradation de biens » (un drapeau et d’un mat) le mardi 3 décembre 2024.
Pour les soutenir, un rassemblement de solidarité sera organisé ce jour-là à 8 heures devant le tribunal, place Pierre Flotte.
Pendant ce temps-là, le génocide continue… Ce procès montpelliérain risque d’être étonnant, voire décalé, tant le déni de la situation à Gaza semble intenable, à l’heure où la Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt international contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif.
[VIDEO] Stop jumelage avec Tibériade :
