Le collectif montpelliérain Cause Commune, porté entre autres par Marc Nougier et Anne Bisson, prépare activement sa campagne municipale de mars 2026.
Sans tête de liste désignée pour l’heure, le mouvement revendique une démarche patiente, collective et programmatique. Le mercredi 22 octobre au sympathique Broc’ café à Montpellier, c’était soirée de lancement pour les enquêtes habitantes : transports, santé, précarité des jeunes, gestion des déchets et sécurité.
« On commence par construire un programme, par savoir où on veut aller », explique Marc Nougier. Le collectif, né d’une dynamique citoyenne post-2020, revendique une méthode différente de celle de « Nous Sommes », dont la campagne s’était structurée très tôt autour d’une figure centrale, Alenka Doulain. Cette fois, pas de précipitation : « oui, il y a des visages, mais la tête de liste viendra dans une autre temporalité », précise Marc Nougier.
Pour Anne Bisson, l’enjeu dépasse les municipales : « Cause Commune, ce n’est pas juste pour 2026. On s’ancre à Montpellier dans la durée. Quoi qu’il arrive, on restera là dans l’action pour les Montpelliéraines et Montpelliérains. » Cette militante assume une approche municipale durable : le programme doit se construire « avec et pour les habitants », au fil d’enquêtes et d’ateliers qui se poursuivront jusqu’à janvier 2026.
Ni isolement ni dépendance
Si le Printemps montpelliérain, conduit par Jean-Louis Roumégas, et la France insoumise, menée par Nathalie Oziol, ont déjà communiqué sur leur tête de liste, Cause Commune ne ferme pas la porte à un rassemblement. « On peut discuter avec les deux formations. Ce travail programmatique n’est pas antinomique du dialogue politique », assure Marc Nougier. « On commence par les idées, pas par les étiquettes. »
Dans les groupes de travail du collectif, on retrouve d’ailleurs des militants venus de divers horizons : écologistes, insoumis ou citoyens engagés. Tous partagent une même ligne : « une gauche de rupture, de transformation et de cohérence écologique ».
Des valeurs avant les alliances
Interrogé sur les « lignes rouges » d’éventuelles négociations, Marc Nougier reste prudent. Sur le fond, Cause Commune se positionne sans ambiguïté contre le projet de chaufferie CSR de la métropole, un sujet qu’il juge « profondément clivant ». « C’est un vrai problème. On ne peut pas engager la ville sur des décennies sans débat public. »
Mais pour l’heure, le groupe est porteur d’énergie et donne même le sentiment de faire la campagne insoumise que les insoumis n’arrivent pas à démarrer sur Montpellier. Alors se pose la question légitime de leur tête de liste, « elle viendra plus tard… les incarnations, il y en a déjà deux ici », sourit Marc Nougier, en désignant Anne Bisson. Mais la priorité, répètent-iels, reste la même : « construire un projet avec et pour les Montpelliérain·nes ».
Anne Bisson est directe : « on est un mouvement local, municipaliste. Moi, je ne suis pas encartée. J’ai trop vu les dysfonctionnements des partis. Ici, on essaie de faire autrement. » Marc Nougier conclut dans le même esprit : « On est de nouveaux partenaires à gauche, et il va falloir apprendre à s’entendre avec nous. »
