Budget 2026 : pourquoi le déficit de la Sécurité sociale s’aggrave à 23 milliards d’euros ?

Cour de comptes Paris - Photo - maps G
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Oups !?! La Cour des comptes alerte à nouveau. Dans une note publiée lundi 3 novembre, à la veille de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) à l’Assemblée nationale, elle estime que le déficit atteindra 23 milliards d’euros en 2025, soit 7,7 milliards de plus qu’en 2024. En deux ans, le « trou » a doublé, atteignant un niveau record hors période Covid.

Premier facteur : la conjoncture économique. La croissance attendue de seulement 0,7 % et la faible progression de la masse salariale (2,4 % contre 3,1 % prévus) limitent les recettes. Les cotisations sociales, principales ressources de la Sécurité sociale, augmentent moins vite que l’inflation, elle-même estimée à 1,1 %. Résultat : les recettes stagnent, alors que les dépenses continuent de croître.

Deuxième facteur : la hausse des dépenses de santé. La branche maladie voit son déficit s’alourdir de 3,4 milliards d’euros, notamment à cause de la hausse des soins de ville, de l’activité hospitalière et de la création de places dans le médico-social. La branche accidents du travail passe elle aussi dans le rouge, conséquence des transferts de cotisations liés à la réforme des retraites. Seule la branche famille reste excédentaire, mais son solde diminue.

Enfin, la Cour des comptes dénonce l’« optimisme répété » des gouvernements successifs. Les hypothèses macroéconomiques jugées trop favorables biaisent les prévisions, rendant les dérapages quasi inévitables. Son président, Pierre Moscovici, rappelle qu’« il est impossible de prétendre que personne ne connaissait la fragilité des prévisions ».

Le gouvernement table désormais sur un retour à 17,5 milliards de déficit en 2026. Mais la Cour des comptes juge cet objectif « très fragile » et met en garde contre un risque de liquidité pour l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss), qui pourrait à terme peiner à honorer ses paiements.

Fasse que ce rapport alarmant ne soit pas utilisé pour justifier de nouvelles économies au détriment des assuré·es sociaux en baissant encore davantage le niveau de leur protection, mais aide à poser, comme pour le budget de l’État, la question des recettes et des finalités.

Les grandes entreprises et les grandes fortunes qui vampirisent actuellement les finances publiques et bénéficient d’exonération de toutes sortes se devraient de verser davantage à la solidarité nationale.

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