Budget 2026 : Pour Bayrou, la dette est une urgence, la pauvreté un détail

François Bayrou le moment de vérité 15 juillet 2025 - Photo - DR
François Bayrou le moment de vérité 15 juillet 2025 - Photo - DR

François Bayrou a présenté le 15 juillet 2025 un plan de réduction du déficit public pour 2026. Objectif ce premier ministre en interim économiser 43,8 milliards d’euros en une seule année, en stabilisant les dépenses publiques à leur niveau de 2025.

Pour Bayrou, la France est à « la dernière station avant la falaise », asphyxiée par une dette dépassant les 3 300 milliards d’euros, soit 114 % du PIB.

Le cœur de son plan repose sur une « année blanche » : pas d’augmentation des prestations sociales (RSA, AAH, retraites, aides au logement, etc.), ni revalorisation du barème de l’impôt sur le revenu. Une mesure jugée « catastrophique » pour les plus modestes par les associations de lutte contre la pauvreté, alors que l’Insee vient de publier des chiffres record sur les inégalités en France.

[DIRECT] Bayrou ou la communication du gouvernement

Parmi les autres mesures chocs

• suppression de deux jours fériés (le 8 mai et le lundi de Pâques cités en exemple) ;
• doublement de la franchise médicale annuelle (de 50 à 100 euros) ;
• non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois ;
• réforme des affections de longue durée ;
• réduction des dotations aux collectivités ;
• taxation des petits colis pour soutenir le commerce local.

Côté recettes, Bayrou promet une contribution de solidarité pour les plus riches, tout en refusant la création d’un nouvel impôt. Le dispositif fiscal des retraités sera aussi revu : l’abattement de 10 % sera remplacé par une déduction forfaitaire de 2 000 €, moins favorable aux pensions élevées.

Les réactions politiques n’ont pas tardé. La gauche dénonce une guerre sociale : Olivier Faure (PS) parle d’une « année noire », Mathilde Panot (LFI) d’une « politique de malheur ». Le RN, par la voix de Marine Le Pen, dénonce « près de 20 milliards d’euros d’impôts et de privations », tout en définissant une mesure « provocatrice » sur le 8 mai. Même Xavier Bertrand (LR) juge le plan injuste envers les classes moyennes.

En revanche, le patronat applaudit, y voyant des mesures « courageuses », même si les grandes entreprises réclament « des détails concrets ».

Le gouvernement espère encore négocier, notamment sur l’assurance-chômage, les aides aux entreprises ou la simplification administrative. Mais à ce stade, les oppositions menacent d’une motion de censure, qui pourrait mettre en péril un exécutif déjà fragilisé. L’intérimaire Bayrou risque de rapidement terminer sa mission.

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